3 trucs bien – jours de mai

mercredi 1er mai
la réponse de Claire Bretécher, la netteté de son « rien ! » (à 3’11)
commencer un poème fondu
l’orage interminable

jeudi 2 mai
le journal du regard de Pierre Ménard
la pluie
les mots de Pessoa « Le vent qui passe, la nuit qui fraîchit / Sont autre chose que le vent et la nuit » cités par Guillaume Vissac

vendredi 3 mai
l’apéro au soleil avec M.
les rues, le café que je fréquentais quand j’habitais ce quartier dix ans plus tôt
rentrer avec le bus et mes écouteurs, sentir ma colère comme une force

samedi 4 mai
revoir ce documentaire glaçant, La gueule de l’emploi, la toute-violence
lire enfin le magistral Bartleby le scribe
la newsletter de Philippe Castelneau et les carnets d’avril de Thierry Crouzet

dimanche 5 mai
écrire des poèmes fondus
publier un poème fondu
comparer des traductions de Bartleby

lundi 6 mai
n’être que deux au bureau
me plonger dans une tâche répétitive, qui me prend la journée et m’évite de douter
« l’aventure moderne #3 : l’interruption » d’Anne Savelli

mardi 7 mai
arriver en retard au bureau, sans conséquence
la perspective délicieuse de tous ces jours devant
ce vers de Roberto Juarroz : Vivre commence toujours maintenant

mercredi 8 mai
être là, devant l’église Saint-Ambroise et ses arbres en fleur
voir A. qui m’offre judicieusement Depuis toujours nous aimons les dimanches de Lydie Salvayre
les chats vs. la science dans la newsletter Absolument tout

jeudi 9 mai
enfin, le soleil
voir le formidable Moi, Daniel Blake de Ken Loach
les mots « « j’aurais tant aimé cependant / gagner pour vous pour moi perdant / avoir été peut-être utile / c’est un rêve modeste et fou… » (J’entends, j’entends) » dans « Une ville au loin »

vendredi 10 mai
guinguette et bords de Marne
l’apaisement de l’eau, des arbres
et la lenteur de nos pas

samedi 11 mai
In the mood de Glenn Miller, petits commerces et façades de l’avenue Daumesnil, avant le bois et le rocher
les œufs mayo à partager
ménage ponctué de pauses sur la terrasse

dimanche 12 mai
parcourir des offres d’emploi
parcourir des annonces immobilières
bourrasque soudaine qui met tout le monde debout, silencieux, à sa fenêtre

lundi 13 mai
aimer mon corps plein de bon sens qui voudrait faire demi-tour sur le chemin du bureau
avancer ce que je peux
rire des erreurs fantaisistes d’un transcripteur automatique qui transforme nos séances d’intervention en sketchs surréalistes

mardi 14 mai
la pluie
le déca à la fenêtre, en rentrant du bureau
le point de travail du soir avec M. qui me redonne de l’énergie malgré presque 3 heures intenses et de gros sujets

mercredi 15 mai
le matin, les mots de Thomas Vinau : La pluie est une forme de justice
le midi, les mots de Antonia Pozzi : Les choses ont déjà
trop souffert
de ma rancœur

le soir, les rires du groupe et ces mots d’un camarade : c’est un travail de sous-bois

jeudi 16 mai
radio, journal, mon matin souverain
pas de cheffes en fin d’après-midi, un sentiment d’espace
préparer avec M. notre prochaine séance dans l’intervention

vendredi 17 mai
à la radio, F.F. Coppola dit l’art est une manipulation du temps
papillonner en télétravail, presque sans culpabilité, puis m’amuser sur une tâche qui pourtant me rebutait
les mots el tiempo va disponiendo de María Dolores Cano

samedi 18 mai
les mots N’avoir plus de forces, c’est une force de Guillaume Vissac
lire
rire en écoutant ici Fredrik Backman

dimanche 19 mai
les radis au sel avec X. et T.N.
une grande balade dans le parc voisin, se délecter ensemble des arbres vifs et du soleil sur nos visages
les mots de X. : l’usage de Paris

lundi 20 mai
soleil, tomates et mozarella avec P. et M.
saveur des mots inconnus sur les panneaux d’une exposition sur l’art de la table au XVIIème
s’abriter à temps avant la grande pluie

mardi 21 mai
sommet de la tour eiffel dans le brouillard
malgré le trac et la fatigue, petit plaisir devant le bâtiment rue B. pour notre intervention
une conférence bien utile sur zoom le soir

mercredi 22 mai
arpenter des rues d’une autre époque, celle d’un ancien boulot, sept ans plus tôt
douceur du soir, soleil et vieilles pierres, dire à P. une pensée pour toi, pour nous
dîner avec A. et E., des larmes, des confidences, de l’amitié

jeudi 23 mai
télétravailler une partie de la journée
écouter l’audio de la session d’intervention du 21, et entendre tant de choses pas entendues en salle
énième point de travail avec M., toujours utile

vendredi 24 mai
me réveiller et me dire je suis en vie
lire ensuite dans le journal de Guillaume Vissac « In the morning of life, you die. You do not die in the evening » (Marguerite Young)
les bonnes nouvelles de T.B.

samedi 25 mai
avoir quelque part où aller dès le matin
journée simple avec M. et C.
un air très doux par la fenêtre

dimanche 26 mai
me réveiller ailleurs
matinée de chasse aux cadeaux
la joie de M. et C.

lundi 27 mai
les mots faire confiance au corps
l’ovation pour Nadal après sa défaite
revoir pour la 3ème fois peut-être En guerre de Stéphane Brizé

mardi 28 mai
des gradins installés pour les JO, qui me mettent bizarrement en joie
les grands arbres du mardi matin
au bureau, trouver un peu de sérénité en me disant c’est décidé, je pars

mercredi 29 mai
m’habituer (un peu) à cette pluie sans fin
un fondant au chocolat offert par E.
les blagues de J. sur notre probable état – catastrophique – en juillet pour faire le rapport d’intervention

jeudi 30 mai
douceur de la première demi-heure au bureau sans cheffes
oser dire j’ai besoin qu’on voit ensemble, je ne vois plus rien
apéro de travail sous la pluie avec M.

vendredi 31 mai
des remerciements pour mon travail
notre check check avec A., ses mots et son écoute
imaginer un instant mon futur moi

3 trucs bien – jours d’avril

lundi 1er avril
lire dans le désordre Les artistes ont-ils vraiment besoin de manger ? de Coline Pierré et Martin Page
me préparer une petite fiche à consulter au boulot pour les moments de grand doute
les oiseaux, concert du soir après la pluie

mardi 2 avril
la première session de travail de notre intervention
les arbres verts-vifs dans le soleil du matin
relire ma petite fiche d’encouragement avant d’aller au boulot l’après-midi

mercredi 3 avril
avancer, tâche après tâche, en essayant de rester mentalement dans une zone respirable, vivable
ciel et lumière à l’heure d’aller au cours du mercredi
les rires du groupe

jeudi 4 avril
tenir bon dans un rendez-vous avec ma cheffe qui pourrait me laisser sans voix
la séance de partage le soir, riche de résonances, les mots « lâcher l’envie d’être utile, on ne peut qu’écouter« 
enfin, rentrer

vendredi 5 avril
visite médicale d’embauche, et en parlant de ma reprise d’études, entendre l’infirmier me dire ah peut-être que vous viendrez travailler ici
voir P. pour un apéritif d’anniversaire
revoir l’excellent film Un autre monde, qui me rappelle pourquoi je fais ces études-là

samedi 6 avril
déjeuner avec A. M. A. et A., les voir parents
après des heures à parler projets de déménagement, le plaisir pourtant de retrouver Paris en rentrant
céder au sommeil massue

dimanche 7 avril
brunch avec P. M. B. M et C.
grands axes de Paris, déserts
plaisir de relire mon journal filmé sans caméra d’octobre à décembre 2023, y ajouter une entrée

lundi 8 avril
rester sourire quand je boue à l’intérieur
trouver encore un peu d’énergie pour le rendez-vous de travail du soir avec M.
me coucher

mardi 9 avril
intervention le matin
lire Touché de Pascalle Monnier dans une cafétéria déserte et son courant d’air
« avec mes mots qui ne seront jamais des mots » dans ce poème de Barbara Auzou

mercredi 10 avril
écouter Amalric lire Touché à la maison de la Poésie
journée sans cheffes au bureau
sortir la valise de l’armoire

jeudi 11 avril
m’installer dans le train, 35 minutes après avoir fermé la porte du bureau
retrouver P. sur le quai à l’arrivée : soleil et joie immenses
me sentir un peu revivre

vendredi 12 avril
les mots de S. au téléphone le matin sur notre travail ensemble
avancer bien bien toute la journée malgré ma crainte de ne pas réussir à télétravailler d’ici
ce bon sentiment du soir, fière de mon travail et déjà dans l’herbe du jardin

samedi 13 avril
quelque chose qui ressemble au début des grandes vacances
jouer avec T.N. X. O. et A. dans la petite cour avec des gâteaux, pansements et pommades imaginaires
voir P. revenir en forme et requinqué de son passage par les urgences

dimanche 14 avril
ruée de vaches
la vue toujours sublime depuis le chemin du haut, ouvrir grand les bras et les poumons
l’arrivée de T.B et T.B.

lundi 15 avril
regarder les enfants dessiner sous l’œil patient de T. B.
préparer l’apéro avec P.
O. qui répète « je veux toi » au moment de rentrer

mardi 16 avril
le câlin d’O. de C. et de P. avant de partir
réussir à stopper mes larmes dans le TER
le car qui va très vite dans la nuit-forêt entre deux gares

mercredi 17 avril
le soir, descendre l’escalier pour quitter le bureau
les mots d’A.
retrouver une todolist de décembre 2013 qui pourrait peu ou prou être celle du jour

jeudi 18 avril
faire mes pages du matin, enfin
retrouver mon sourire, un peu
les mots entendre l’axe de la terre, l’axe de la terre dans ce poème d’Ossip Mandelstam, et me murmurer l’axe de la terre, l’axe de la terre

vendredi 19 avril
les soleils persistants
rire quand même au déjeuner
le point de travail avec M. le soir, que je n’aurais jamais eu le courage de faire seule

samedi 20 avril
rattraper mon journal des jours nivernais
ranger mes papiers, nettoyer le filtre de vidange du lave-linge, faire des choses comme ça
écrire la dernière page de mon zibaldone, qui aura donc duré du 22 avril 2023 au 20 avril 2024, presque un an jour pour jour sans le vouloir

dimanche 21 avril
Samuel sur Arte
le coup de fil de P.
me concocter un programme de 12 semaines de mini-protocoles créatifs

lundi 22 avril
écrire pour mon protocole 1 jour 1, et me murmurer quelques-uns de ces mots au carrefour du canal
rester droite pendant ce point RH où on me note de 1 à 5 sur chaque mission de ma fiche de poste
faire une écoute le soir

mardi 23 avril
la session d’observations le matin pour notre intervention
ne pas aller au bureau ce jour-là
notre super check avec A., son écoute précieuse et la beauté des pas, des actions, des questions

mercredi 24 avril
la visio avec les assistantes sociales
la séance du mercredi soir, les mots d’une de nos encadrantes « ça prend du temps »
l’écoute de M., ses mots et notre étreinte pleine de confiance

jeudi 25 avril
ce restaurant japonais exigu, tenu par un vieux couple aux gestes délicats : havre
partir enfin du bureau
au partage, les mots « la bonne écoute, c’est votre présence »

vendredi 26 avril
télétravailler
faire un fondant au chocolat après avoir éteint le téléphone pro
le travail du soir avec M. : déplier ensemble notre rapport à l’intervention

samedi 27 avril
faire mon brillant hebdo
déjeuner avec P., une île flottante majestueuse avant la pluie
les mots « I used to think my dreams would lead to happiness but now, it almost feels like this choice between the two » dans la série Mon petit renne

dimanche 28 avril
finir et publier un collage qui traîne depuis des mois
nettoyer le filtre du lave-vaisselle et les portes de placards de cuisine, faire des choses comme ça
les mots “Only parts suffer — not the whole” cités par Lisa Olivera

lundi 29 avril
le message de T. B.
déjeuner dehors et exploser mon temps de pause
les mots « enregistrer ce qui part, part sans cesse, mais n’est pas encore parti » de Wright Morris cités par Florence Trocmé

mardi 30 avril
la session d’intervention le matin, les voir développer la discussion entre eux
ma petite heure de liberté avant de repartir pour le bureau
rentrer tard sous la dernière pluie d’avril

3 trucs bien – jours de mars

vendredi 1er mars
me lever plus tôt et préparer ma réunion de 9h fissa fissa au saut du lit
la soirée avec A. et S., le bon vin, le bon fromage, et au milieu de ne pas me sentir à ma place, le plaisir tout de même de notre parenthèse « recommandations culturelles »
les mots even the sun travels from dark to dark and I am not the sun. Yes, even the sun de Janet Frame cités par Guillaume Vissac

samedi 2 mars
reporter le point de travail prévu avec M. à 14h
lire le journal d’Amélie et lancer l’interview de Clémentine Beauvais
tirer une carte oblique : it is quite possible (after all)

dimanche 3 mars
rassembler des traces (vieux mails) pour mon texte
emmener P. avec moi faire ses courses puis au restaurant, le voir retrouver son sourire et l’oeil pétillant
notre check hebdo avec A.

lundi 4 mars
me lever plus tôt et rattraper quelques retards de boulot avant la réunion du matin
passer par la librairie chercher ma réservation avant de rentrer
arrêter de lutter le soir et accepter que je suis K.O.

mardi 5 mars
terminer l’interview de Clémentine Beauvais, les mots faire le temps, inspirés de l’anglais make time
une réunion intéressante avec ma cheffe
travailler longuement avec M. dans un bar le soir

mercredi 6 mars
les mots Construire son propre temps, c’est prendre soin de soi de Solange Vissac
le soleil couchant derrière mes yeux mouillés et les arbres du Luxembourg
le « feu vert » de nos encadrantes mercredi soir pour avancer dans l’intervention

jeudi 7 mars
comprendre que ma voix douce et le ralentissement de mon corps sont un « mode survie », comme un escargot rentre dans sa coquille
rentrer
me coucher

vendredi 8 mars
que ce soit vendredi
le soleil par la fenêtre
voir A. et R., et dire des mots comme hard week…need to rebuild myself en commandant le fondant au chocolat

samedi 9 mars
dans mon zibaldone, écrire une liste intitulée « ce sera un bon week-end si… »
déjeuner avec P. dans un nouveau restaurant puis l’aider pour ses courses
me laisser porter par ce que mon corps peut, et me diriger, fantômatique, vers la gare routière

dimanche 10 mars
le soleil dans les nuages noirs
le rendez-vous de travail avec M. pour préparer la réunion du 12 mars
avoir les bons mots et le bon ton, je crois, pour répondre à ses remarques sur la réunion du 29 février

lundi 11 mars
aller au bout de deux choses en attente au boulot
un film pour ne plus penser le soir
le cookie

mardi 12 mars
mettre le réveil une heure plus tard
notre présentation avec M. devant les professionnels pour leur proposer l’intervention
m’arrêter dans une bonne boulangerie prendre un dessert inédit

mercredi 13 mars
les bons retours sur mon travail et mon intégration
oser dire mes difficultés et inquiétudes dans le travail
respirer mieux après cela

jeudi 14 mars
rattraper mon journal le matin
le soleil couchant sur l’immeuble rouge du canal
écouter le replay de Christine Angot à la Grande Librairie, puis retrouver A. et E. pour dîner

vendredi 15 mars
arriver tôt au bureau et acheter des pains au chocolat pour bien débuter notre journée en petit comité
avancer bien bien bien et avec plaisir sur une tâche importante que je repoussais
continuer la série Soupçons de Jean-Xavier de Lestrade le soir, me faire la réflexion qu’il n’y a aucune oeuvre de lui, documentaire ou fiction, que je n’ai pas aimée

samedi 16 mars
la découverte de ce poème de Julio Cortázar grâce au journal de Guillaume Vissac ; immédiatement cueilli pour mon texte
la voix et les mots de Leonard Cohen : Everybody got this broken feeling (…) Everybody wants a box of chocolates. And a long stem rose. Everybody knows
commencer la masterclass « Ecriture de soi » de Chloé Delaume

dimanche 17 mars
retourner dans ma ville d’enfance pour déjeuner avec P. M. B. M. et C., sourire en regardant l’immeuble où j’ai grandi, prendre les rues et la vague de nostalgie
les rires de M. et C.
terminer la masterclass de Chloé Delaume, parfaitement adaptée à ce que je cherchais et ce dont j’avais cruellement besoin

lundi 18 mars
les mots au lieu de rien quand même dans le poème de Caroline Dufour
murmurer me détacher, me détacher en partant du boulot
sur le trottoir devant moi, ce chien qui veut tout renifler, tout sentir, et tire si fort sur sa laisse

mardi 19 mars
recevoir deux messages supplémentaires pour le volontariat sur l’intervention, six au total
croiser Lola Lafon dans la rue, en rentrant du bureau
avoir M. au téléphone le soir, compréhensive, empathique sur mes problèmes de boulot

mercredi 20 mars
et un septième volontaire
relire un post-it compliment laissé par une formatrice pour me remercier de mon travail, y trouver un peu de paix et d’entrain
sourire à la vue du bâtiment où je me rends tant de soirs pour étudier depuis bientôt 5 ans

jeudi 21 mars
me lever tôt, partir tôt, arriver tôt au bureau, le doux des heures et des rues avant la cohue
sentir la formatrice du jour touchée par mes retours sur la qualité de son animation
notre check avec A.

vendredi 22 mars
encore très tôt, les rues plus douces, vivables
découvrir des outils créés pour l’accompagnement des enfants, et me noter de les tester pour moi
notre point de travail avec M. le soir pour l’intervention, plus long que prévu, 2h30 au total, mais riche, utile et efficace

samedi 23 mars
l’une des participantes, réfractaire le premier jour, qui se tourne vers moi dans la matinée et me chuchote dans un grand sourire oh c’est super intéressant !
les mots écouter, c’est agir prononcés par l’une des formatrices
dans l’embrasure de la porte, les mots de ma collègue bravo pour l’organisation

dimanche 24 mars
faire mon brillant d’équinoxe qui commence par Choses qui ont changé ces 3 derniers mois
le brunch avec M. et l’emmener voir l’immeuble où vivait le père biologique de notre grand-père
marcher entre les gens et le silence

lundi 25 mars
ciel
midi coréen
retour, m’abriter

mardi 26 mars
les mots de Séverine Daucourt dans le podcast d’Anne Savelli : se réfugier le corps dans les mots
encore les mots de Séverine Daucourt : écrire requiert pour moi une sorte de santé que la plupart du temps je n’ai pas, parce que je suis trop fatiguée par le travail alimentaire
la voix de Laurie Wagner dans le replay du jour 1 de sa nouvelle série Wild Writing

mercredi 27 mars
le petit mot de M. qui a laissé un livre à mon attention sur le bureau
me sentir mieux et à ma place quand j’approche, sur l’autre rive, du bâtiment du mercredi soir
finir plus tôt la séance du mercredi soir et partager planche et verre avec les collègues, fêter le fait qu’on a tous un terrain d’intervention

jeudi 28 mars
me sauver mentalement en regardant les fleurs voler par la vitre
me répéter les mots dits par une des collègues du mercredi soir ne pas avoir d’attentes
ranger mon bureau, jeter, classer, faire place nette

vendredi 29 mars
ne pas aller au bureau
un savoureux déjeuner avec M.
me faire plein d’autocadeaux : les Poèmes fondus de Michelle Grangaud, Oeuvres I de Danielle Collobert, et les kits de poche audio d’Amélie Charcosset

samedi 30 mars
aller voir le joli spectacle de M. et B., le plaisir de voir M. et C., B. et B., et P.
regarder par la vitre de la ligne L., me demander quelle vie je veux
la Tour eiffel de loin

dimanche 31 mars
voir la pièce époustouflante 4211km, les chaudes larmes, et l’ovation
le replay de la rencontre avec Neige Sinno à la Maison de la Poésie
les arbres verts, les nuages noirs et quelques rayons de soleil sur le haut des façades

3 trucs bien – jours de février

jeudi 1er février
le temps de faire mes pages du matin
avoir T.N. au téléphone le soir
avoir des idées de choses à créer au boulot

vendredi 2 février
clarifier nos inquiétudes et questions avec M. en préparant la présentation du 7 février
le soleil finalement
la perspective du week-end

samedi 3 février
l’efferverscence et la douceur de ce brunch maison chez P. avec M. B. T. C. et M.
l’affection de P.
la photo que B. prend de nous 4

dimanche 4 février
le long et passionnant check avec A.
rattraper mon retard et faire les exos de la méthode Cameron, semaine 10
lire un peu Samouraï, rire, fermer le livre en disant « c’est génial »

lundi 5 février
pouvoir marcher vite et être à l’heure pour un rdv tél avec M. juste après le boulot
les mots de D.C. ensuite à la conférence en ligne : « s’appuyer sur la parole des autres pour pouvoir s’aventurer dans sa propre parole« 
l’écoute collective, si émouvante, du très très beau podcast Histoires de cris d’Amélie Charcosset

mardi 6 février
le caquètement des canards sur le canal, qui me rappelle d’un coup mes dimanches d’enfant
le soir, ouvrir un livre avant d’ouvrir l’ordi
faire une écoute de 2h

mercredi 7 février
passer par l’imprimeur puis devant la librairie du cinéma, me réjouir de cet environnement-là
choisir un livre à la bibliothèque du 41, et me le faire offrir car il est, me dit-on, « sorti de leur collection« 
faire notre présentation au groupe avec M. et recueillir de très bonnes questions, beaucoup de grain à moudre

jeudi 8 février
recevoir ce mail, pour notre possible intervention, qui commence par « on avance« 
au bureau, continuer d’affûter mes outils de travail
après une seconde d’hésitation, prendre quand même à droite en sortant le soir et aller au partage, en tirer beaucoup de choses, et surtout la satisfaction de tenir mon engagement

vendredi 9 février
le matin, rattraper 2 jours de journal
quelques heures dans le calme du bureau
l’après-midi, faire une écoute d’1h

samedi 10 février
le déjeuner avec T. et P., cet événement précieux, d’une fois dans l’année
voir P. marcher de mieux en mieux
retrouver et relire de vieilles pages du matin, 2019, 2020, 2021, 2022, un sentiment étrange et doux

dimanche 11 février
voir enfin le très bon film Anatonomie d’une chute, et surtout la scène de la dispute
faire les exos semaine 11 de la méthode Cameron
coller deux autocollants de célébration

lundi 12 février
un feel good movie en rentrant
un rendez-vous confirmé pour avancer sur l’intervention
le canal, encore

mardi 13 février
une bonne technique : commencer ma journée par tout ce que j’ai procrastiné
rire au déjeuner, encore
imaginer le soir qu’un jour je serai peut-être en confiance sur le poste

mercredi 14 février
commencer à cocher des choses faites au boulot
le pépiement des oiseaux en rentrant le soir
avoir T.N. au téléphone pour son anniversaire

jeudi 15 février
la douceur, le soleil
l’école buissonnière l’après-midi
les mots tu passes ta vie à culpabiliser et à avoir peur de tout… profite un peu (Mado à Avril dans le film Telle mère telle fille)

vendredi 16 février
ma première journée de télétravail, plutôt efficace
le rendez-vous tél avec M. pour préparer la rencontre du 29 février, plutôt efficace
voir enfin le très bon film, glaçant : À plein temps

samedi 17 février
le ciel
emmener P. pour son premier tour en voiture depuis un mois
marcher au soleil près de l’étang

dimanche 18 février
faire les exos semaine 12, la dernière, de la méthode Cameron
faire un poème fondu
les mots « A partir de là on peut commencer n’importe où.
Et continuer.
On peut commencer par une rivière.
Par un poisson
. » de Vazquez cités ici

lundi 19 février
m’imaginer un moment à Londres en fin de semaine avec M., M. et C.
la parlote créative
les mots de C. : j’ai accepté que j’avais pas écrit, et ça c’est une victoire

mardi 20 février
les bonnes nouvelles au boulot
l’apéro avec M.
regarder la table à côté et me voir 10 ans plus tôt à la même table avec S.

mercredi 21 février
publier le poème fondu du dimanche
décider d’aller à Londres pour un jour, une nuit
sur les conseils d’A. à la parlote, commencer Rien n’est su de Sabine Garrigues et me coucher en murmurant, à propos de mon texte, me faire confiance

jeudi 22 février
cocher des choses faites
la bourrasque sombre de vent, de pluie, suivie d’un grand bleu ensoleillé, inespéré
une visio de témoignages d’anciens diplômés sur leur expérience du mémoire, les mots processus créatif, le mot jubilation et laborieux aussi

vendredi 23 février
le grand soleil à 14h dans le bus vers la gare
retrouver M. M. et C. à Victoria, la joie, les rires, un jelly bean atroce de Bertie Bott et un délicieux pudding
dans la chambre exigüe, se coucher en faisant le programme du lendemain

samedi 24 février
le matin-soleil et le petit-déjeuner à quelques rues de l’hôtel
le sourire de M. en découvrant le chapeau d’un personnage qu’il adore
faire une chenille dansante à trois avec M. et C. dans les rues bondées de Camden

dimanche 25 février
le café avec A. et ses 5 mois sous le manteau
traverser le bois en bus
voir P. qui marche de mieux en mieux

lundi 26 février
déjeuner en parlant passions d’enfance
avancer, avancer, avancer
me blottir sous un plaid

mardi 27 février
des heures sans pluie
chanter dans ma capuche
un chez moi où rentrer

mercredi 28 février
le ciel bleu
découvrir un trajet de bus direct pour les mercredis soirs
la séance de travail du soir, passionnante

jeudi 29 février
une réunion où je prends conscience des choses acquises depuis la prise de poste
notre rendez-vous pour l’intervention, riche et prometteur
passer par des rues inconnues pour repartir, une église illuminée, de grands arbres

3 trucs bien – jours de janvier

lundi 1er janvier
les rues, la ville dans le matin déserté
faire ma liste des 100 choses qui ont fait l’année passée
choisir 3 mots phares pour l’année à venir

mardi 2 janvier
la joie de retrouver une mini-liste, manuscrite et si terre à terre, de choses apprises en voyage
relire Show your work d’Austin Kleon
braver la météo dissuasive et sortir quand même

mercredi 3 janvier
un entretien qui confirme mon enthousiasme pour le poste
le dîner avec A. et J.
du ciel clair parfois entre les vents de pluie

jeudi 4 janvier
rester calme et respirer dans un rendez-vous pour notre terrain d’intervention
la réponse chaleureuse et émouvante de C.
le réconfort en écoutant l’émission de Charles Pépin avec Pascale Brillon

vendredi 5 janvier
sortir d’un entretien un peu perturbée, un peu amusée
écrire en marchant
l’échange tél avec M. après un autre rendez-vous en vue d’une intervention et les questions qui ont suscité tant d’inconfort

samedi 6 janvier
faire une spirale, pour la 1ère fois depuis longtemps et me sentir apaisée
respirer, respirer et me répéter je ne peux rien faire de plus pour l’instant
m’amuser des extraits du journal d’Henri-Frédéric Amiel, dans l’anthologie de Lejeune et Bogaert

dimanche 7 janvier
un bon déjeuner avec M., P. et J. et parler vœux pour l’année
naviguer de manège en manège dans le froid mordant mais le chaud d’être ensemble
faire les exercices de la semaine 8 de la méthode Cameron

lundi 8 janvier
un sentiment amusé de téléscopage en passant un entretien dans un lieu que je fréquente et auquel je suis attachée pour d’autres raisons
avoir S. au tél et parler de nos expériences respectives du terrain cette année, le plaisir de se comprendre, dans nos doutes et nos questions
les mots de C. à la parlote créative du soir : « et si ça se passait bien ? »

mardi 9 janvier
entendre à la radio Une chambre avec vue de Salvador, et penser à M., au CD que nous écoutions vingt ans plus tôt dans la voiture
la joie de recevoir et accepter une proposition pour le poste qui me plaît le plus
la force d’appeler pour annoncer ailleurs que je refuse leur proposition de poste, précédemment acceptée, en me répétant grâce à Christie : you can do hard things

mercredi 10 janvier
de quoi réfléchir à la posture et au cadre dans ce qu’amènent les collègues du mercredi soir
acheter L’échec de Claro à la librairie d’à côté
écrire le texte pendant 25 minutes

jeudi 11 janvier
commencer L’échec de Claro
recevoir le virement que j’attendais et souffler de soulagement
la phrase « Qu’est-ce que ça a produit sur notre écriture cette incapacité à nous rendre sur le lieu ? » dans le podcast d’Anne Savelli Faites entrer l’écriture, épisode 8

vendredi 12 janvier
She belongs to me, de Bob Dylan chantée par Cat Power, découverte à la radio
le ciné et le dîner avec M. et P.
les mots tu es sur la bonne montagne, ici

samedi 13 janvier
les mots je voudrais tout ce que je voudrais
réussir à réduire très franchement le nombre de cigarettes fumées, conformément à mon « planning »
découvrir une formidable série de podcast sur la représentation de diverses professions au cinéma

dimanche 14 janvier
le déjeuner chez M. et B., et les rires de M. à table avec sa couronne sur la tête
notre check avec A.
commencer Samouraï de Fabrice Caro et en six pages rire déjà plusieurs fois

lundi 15 janvier
une très longue balade dans Paris, et soudain il a fait beau
l’expo Picasso, Dessiner à l’infini
apprendre la grande et belle nouvelle pour A. et J., l’intense bonheur du bonheur des aimés

mardi 16 janvier
de petites rues de Paris où perdre le ciel et le sens de l’orientation
la merveilleuse expo de Sophie Calle, rire, presque pleurer, retrouver la joie de créer
pouvoir répondre présente à P. qui a besoin d’aide

mercredi 17 janvier
pouvoir aller au bureau – et rentrer chez moi – à pied
poser la main sur le chauffage, regarder la pluie par la très haute fenêtre et murmurer quand même dans un sourire « mon bureau, mon bureau »
le soir, regarder la carte affiche de l’expo de Sophie Calle, A toi de faire ma mignonne, posée dans mon salon, comme si c’était il y a 3 mois déjà, et y puiser un peu de force, un peu de marge

jeudi 18 janvier
me sentir plus reposée que la veille
publier sur mon blog et programmer les publications du lendemain
pouvoir rentrer chez moi le soir, savoir que P. est entre de bonnes mains

vendredi 19 janvier
rire avec mes nouveaux collègues comme si on se connaissait depuis longtemps
le soleil
retrouver P. le soir déjà plus en forme que mardi, rire avec M. de ses petites manies

samedi 20 janvier
le tour des commerçants, et les réactions affectueuses et élogieuses quand je dis que je viens de la part de P.
voir P. réussir à investir deux nouveaux spots d’assise dans le salon
le soleil et le bleu depuis les fenêtres du salon

dimanche 21 janvier
rire avec P. devant les cascades invraisemblables d’un film Mission impossible
les fenêtres et les façades depuis la vitre du taxi
réussir à rallumer mon vieux Nokia, pour un réveil du matin au cas où, et finalement réaliser que c’est un geste pour le texte

lundi 22 janvier
me réveiller avec cette voix du Nokia, chargée de souvenirs, « it’s time to wake up »
marcher en direction du bureau en cherchant la forme du texte : pas que du texte ? – des images – quel agencement ? quel dispositif ?, murmurer en marchant : une expo ?
aimer les rues du quartier, pour la 1ère fois depuis longtemps, en rentrant le soir

mardi 23 janvier
le sentiment de reprendre enfin la main et de moins subir en commençant à me construire mes outils de travail
le sentiment de rester plutôt posée et pédagogue lors du rendez-vous en présentiel pour une possible intervention
le sentiment de liberté en faisant mes deux journées en une

mercredi 24 janvier
la douceur de l’air
un déjeuner sympathique où parler lieux d’enfance et lieux nouveaux
retrouver les collègues du mercredi soir, partager entre rire et soupirs nos errances, nos fatigues et nos paniques

jeudi 25 janvier
la satisfaction de tâches accomplies
les rires au déjeuner
les nouvelles encourageantes de P.

vendredi 26 janvier
débloquer enfin le poème du 17 qui me manquait pour continuer de publier, dans l’ordre voulu
le soleil à prendre quand j’arpente le trottoir à ma pause
une visio où les mots prononcés me font dire que je suis au bon endroit pour travailler

samedi 27 janvier
la suite de l’expo Sophie Calle, tout aussi formidable
la visio avec M. pour préparer le travail d’intervention et notamment la reformulation de la « commande »
compléter les quelques poèmes manquants de la série des autodatés

dimanche 28 janvier
emmener P., pas sorti depuis 12 jours, marcher quelques mètres dehors
faire mon brillant hebdo
me sentir bien chanceuse de vivre dans une ville maillée de librairies

lundi 29 janvier
attraper le soleil, me placer sur sa route en descendant sur la chaussée
tenir bon au boulot quand pourtant, un instant, j’ai eu envie de partir en courant, tout bazarder, la gorge nouée
les très grands arbres le long du canal (arrière-plan : fenêtres allumées dans le noir tombant), un soutien silencieux, de la force à prendre

mardi 30 janvier
me lever tôt sans réveil, avec ma matinée devant, pour moi – certainement un de mes plus grands bonheurs
heureusement, à partir de 13h45 environ, grâce à des rires et une babka, la fin des ruminations de boulot de la veille et du matin
préparer le rendez-vous du 31 avec M.

mercredi 31 janvier
les rires du déjeuner
une réponse de F. que je n’attendais plus
sur le chemin d’un rendez-vous, ne pas oublier de regarder le ciel, les arbres, les coins de façades ensoleillés, d’être là, maintenant

3 trucs bien – jours de décembre

vendredi 1er décembre
recevoir des mots touchants de remerciement
recevoir une proposition d’entretien
la chance de pouvoir faire journée sous plaid parce que mon corps en a besoin

samedi 2 décembre
retrouver A. dans le café F., la brioche et les fruits frais, égrener les nouvelles et s’enlacer fort en se quittant
tourner dans les rayons de Rougier et Plé
enregistrer quelques mots – d’un poème ? – dans l’obscurité du presque sommeil

dimanche 3 décembre
rire du ooooh méditatif, quasi chamanique, d’O. sur le tourniquet
être initiée par J. à la couture sur la machine de M., et confectionner fièrement une pochette
admirer la vue depuis la terrasse de J. et rêver à déménager

lundi 4 décembre
écrire vingt minutes le texte
ranger mes papiers, mes notes, y voir un peu plus clair
avoir moins froid dehors que chez moi

mardi 5 décembre
sortir d’un entretien, en évitant les flaques et les feuilles jaunes dans le froid mordant
écouter Sia, Lady Gaga, les Bee Gees, Marie Laforêt, William Sheller et Albin de la Simone dans un bus dépeuplé en regardant les vieux réverbères, le Noël scintillant, et le ballet des manteaux à vélo
dîner avec A. et E.

mercredi 6 décembre
partager un verre et une bonne planche avec les « collègues » du mercredi, rire et se sentir dans le même bateau, la même houle
recevoir une 4ème réponse intéressée par notre proposition d’intervention
acheter un petit chauffage d’appoint, le lancer, écrire

jeudi 7 décembre
concocter le message d’anniversaire pour J.
candidater à une offre qui me plaît vraiment, vraiment, vraiment
débuter Ecrire c’est respirer de Susie Morgenstern

vendredi 8 décembre
rouvrir la version journal de steal like an artist de Kleon
faire mon sac
retrouver M. et C. chez P. et partager un pain au chocolat dans la nuit de 17h

samedi 9 décembre
laver les cheveux de M., souriant, apaisé
le déjeuner et le dîner à 4, à parler d’un peu tout, rire et manger bien
les lumières-décos de Noël dans les arbres sur la place de la Mairie

dimanche 10 décembre
faire le sapin avec M. et C.
écouter les histoires de boulot de P., vieilles et vives à la fois
le câlin de C. pour se dire au revoir

lundi 11 décembre
la parlote créative et toutes les belles questions
les mots technique de la jachère de S.
rappeler pour refuser un poste, tremblante et gênée, et finalement un échange chouette à la clé

mardi 12 décembre
sauter de joie et m’exclamer mon dieu, quand soudain, le chauffage et l’eau chaude sont revenus
fredonner la javanaise au milieu du soleil sur les trottoirs trempés, des beaux immeubles, des arbres de squares cachés
dans un entretien, sourire à la question Qui est Claire ?

mercredi 13 décembre
perdre le sens du temps, plongée dans mes poèmes
envoyer 3 candidatures, moins que prévu mais déjà ça
les mots ne rien faire est indispensable à toute méthode d’écriture, de Joachim Séné

jeudi 14 décembre
écrire mon journal en roue libre
découvrir des poèmes d’Andrea Thominot
me motiver à aller au 36 rue du M. et me dire que j’ai bien fait, prendre conscience des mouvements, du trop de mouvements, pour se débattre de l’impuissance

vendredi 15 décembre
l’atmosphère à 9h20 quai de la Rapée, aimer les phares, les passants, les arbres, la Seine, le début de journée, penser à S., et penser que penser à S. devient penser au texte
rire jaune en écoutant les deux conseillers Pôle Emploi à propos de France Travail « on ne sait rien, à part qu’on change de logo »
les mots intérieurement je ne sais rien dans le journal de bord des vagues 156

samedi 16 décembre
la beauté fragile du ciel et du soleil d’hiver
dans ma torpeur, préparer des trames de bilans hebdos, mensuels et saisonniers et baptiser ces bilans, dont le mot me déprime, mes brillants
les mots d’Edouard Baer

dimanche 17 décembre
touchée au coeur par 5 lignes du livre Saturne citées ici, les mettre de côté pour mon texte
notre check hebdo avec A., rassurant et enthousiasmant
me sentir bien vivifiée par cette vidéo « fabriquer une fille parfaite », avec la voix aimée de Jaoui, un montage d’archives très malin, réentendre « les filles obéissantes vont au paradis, les autres vont où elles veulent »

lundi 18 décembre
retrouver des fragments oubliés de poèmes/textes dans mon journal
tenir contre moi 2 cahiers simples, l’un pour les pages du matin, l’autre pour faire des trackers, à la caisse de Rougier et Plé
passer un bon quart d’heure à triturer des vers et quelques mots, hésiter fort entre deux mots, tester à voix haute, choisir et prendre conscience que j’adore ces dilemmes si intenses pour si peu

mardi 19 décembre
la très grande joie dans ma voix quand on me propose un entretien pour un poste qui m’intéresse vraiment
la très fausse joie dans ma voix quand on me propose un poste suite à l’entretien de la veille
avoir T. au téléphone, l’imaginer dans son appartement du bout du monde

mercredi 20 décembre
accepter un poste pour sécuriser ma rentrée de janvier
fendre la foule d’Havre-Caumartin pour déjeuner avec M., A. et S. et apprendre une très belle nouvelle
faire avec M. notre premier rendez-vous visio en vue d’une intervention

jeudi 21 décembre
rire avec P. en attendant deux heures dans l’appartement de T.
délice de me perdre dans le temps d’un poème
m’acheter 2 recueils de poème, autocadeaux, pour célébrer le poste obtenu

vendredi 22 décembre
braver le dégoût de la foule pour faire efficacement mes dernières emplettes de Noël
faire mon brillant de saison et réaliser tout ce qui s’est passé en 3 mois seulement
découvrir le mot zibaldone, substantivé en italien et en anglais, mais pas en français

samedi 23 décembre
avoir T. au téléphone pour son anniversaire
le câlin de C. qui regarde, comme à notre habitude, s’il me dépasse enfin, et lui dire ah, c’est le dernier noël je crois où je suis plus grande que toi
lire une BD à M. à l’heure du coucher

dimanche 24 décembre
acheter du bon fromage pour le réveillon
l’impatience de M. et C. au pied du sapin
les rues désertes et le bout d’autoroute la nuit

lundi 25 décembre
rire avec des aimés près d’un très grand sapin aux guirlandes hypnotisantes
les bras de M. et de C. qui s’ouvrent pour réconforter P.
les arbres, les rues, et la Marne avec mes yeux d’adulte et mon coeur d’enfant

mardi 26 décembre
un sentiment de vraies vacances depuis longtemps longtemps
découvrir le bon film Boîte noire
buter sur un poème et m’amuser du processus qui varie tant d’un poème à l’autre

mercredi 27 décembre
le ciel rose orange et tant de couleurs au réveil
revoir des épisodes de Montre jamais ça à personne qui font un bien fou
relire des conseils de Jerry Seinfeld qui font un bien fou

jeudi 28 décembre
un très beau spectacle, le rêve, le rire, la liberté, le risque et les livres comme des mouettes
lire au chaud de la poésie
continuer d’écrire dans ma tête en marchant et me précipiter sur « notes » du téléphone une fois sur le quai du métro

vendredi 29 décembre
le nez dans les poèmes
le check hebdo avec A.
découvrir Cédric Demangeot

samedi 30 décembre
l’énergie du matin, vive et impatiente
envoyer des messages que je repoussais depuis des semaines et des jours
une prise de conscience importante pour le texte que j’essaie d’écrire

dimanche 31 décembre
acheter un recueil de poèmes dont le libraire me dit à la caisse : très bon choix ! je suis fan
mettre la table du réveillon, le pouvoir des gestes et des objets
« tirer » en ligne une carte oblique : is there something missing ?

3 trucs bien – jours de novembre

mercredi 1er novembre
faire deux grandes balades dans la journée, l’une le matin, l’autre l’après-midi
voir O. s’émerveiller – wooo bouche ronde en pointant du doigt – du coucher du soleil sur la campagne
voir P. se régaler de la soupe que j’ai faite et reprendre des couleurs

jeudi 2 novembre
profiter d’un beau chemin, pas emprunté depuis des années, malgré la pluie battante et les poussettes à grimper
regarder J. et G. courir sous l’eau rideau en portant O. et en poussant A.
demander à P. quel cadeau de noël l’a le plus marqué dans son enfance et le regarder chercher, se souvenir, s’émouvoir

vendredi 3 novembre
« lire » quelques pages du petit livre Tom Chaton à O., agglutinées ensemble dans un fauteuil crapaud
jouer à Esquissé et rire des mondes intérieurs de chacun-e
arriver en haut de la côte et rester là, ensemble, pour admirer la lumière dans les arbres au soleil couchant, puis la voir disparaître et me sentir si honorée, chanceuse, de l’avoir vue

samedi 4 novembre
enlacer les aimé-e-s en se promettant fort à bientôt
faire voler des bisous de la bouche à la main depuis le siège de l’autocar
m’émouvoir aux larmes de la beauté quand sur la route, en plein dans le gris noir de pluie, une soudaine éclaircie avant la nuit, un jaune total et curieux, éclaire les maisons, la nature, la ville à traverser avant la gare

dimanche 5 novembre
découper à la hâte, à l’instinct, des mots et des images dans des magazines pour faire un zine et sentir quelque chose se former
m’émouvoir encore du couple qui m’a inspiré le poème des bottes
attraper des mots qui viennent tard dans le noir de la chambre, en rallumant l’application notes du téléphone

lundi 6 novembre
écouter un employé du franprix chanter come together des beatles
les mots le mot solitude n’est pas écrit / ou alors il s’écrit en continu, d’un bout à l’autre dans le journal de bord des vagues 129 de Christine Jeanney
storyboarder grossièrement mon zine et commencer à agencer-coller, faire des choix, mêler attention et lâcher-prise, puis le feuilleter fini sous mes doigts et dire je suis contente

mardi 7 novembre
découvrir plein de zines qui me donnent de nouveaux horizons
aller à contre-coeur et mal préparée à un entretien et m’en sortir plutôt bien
entendre « vous pourriez apporter un peu de séniorité à l’équipe » et rire avec P. quand je lui raconte

mercredi 8 novembre
répondre enfin au texto de C.
co-écrire avec M. le texte pour chercher notre terrain de cette année
prendre conscience du cadre favorisant mes passages à l’action créatifs

jeudi 9 novembre
me motiver en fin de journée à envoyer plusieurs demandes pour le terrain et me sentir mieux après
le mot « gumption » dans un film doudou, vu et revu, chercher pour la première fois la traduction
les messages d’A.

vendredi 10 novembre
recevoir une proposition de projet créatif
après la torpeur, le moral sous la couette, des idées qui viennent, en grappes
oser publier choses infimes sur le blog

samedi 11 novembre
faire mon sac
rire beaucoup avec M. et C. en jouant à mario kart sur leur wii
faire coucou à M. depuis la fenêtre quand il revient d’une fête d’anniversaire

dimanche 12 novembre
aider M. et C. à trouver leurs futurs pseudos de youtubeurs, les voir gamberger, prendre du papier et plaisir à s’imaginer
interviewer 3 personnes que je ne connais pas, m’émerveiller de la beauté et générosité de leurs réponses
m’amuser à faire du montage audio… jusqu’à 1h du matin et publier ma piste

lundi 13 novembre
participer à la parlote créative d’Amélie, noter ce qui m’émeut, ce qui m’aide, en sortir moins fatiguée
m’amuser à monter un 2e audio avec des extraits des interviews de la veille, oser publier
prendre conscience que je suis capable de beaucoup plus que ce que je crois en beaucoup moins de temps que ce que j’imagine

mardi 14 novembre
me souvenir d’un rêve étonnant, chercher « hache » sur le dictionnaire des rêves de psychologies.com
recevoir une proposition géniale et très généreuse de A.
les larmes aux yeux en voyant en vidéo sur whatsapp les collègues d’A. évacués de Gaza arriver à Roissy

mercredi 15 novembre
m’amuser à écrire une très courte histoire en messages SMS
entendre H. dire je crois qu’il faut accepter d’être perdue
me sentir revivifiée grâce au cadre posé par la « prof » qui redonne du sens à cette année

jeudi 16 novembre
trouver le courage de refaire une écoute, une demi-heure seulement mais c’est s’y remettre
dire « tsunami », « pas étanche », puis entendre quelqu’un me dire « j’ai envie de te prendre dans mes bras« 
me noter « je ne porte personne« 

vendredi 17 novembre
m’amuser à écrire deux autres histoires en sms
aller voir avec M. une expo à la MEP
marcher dans Paris à l’heure où il fait déjà nuit mais encore si vivant

samedi 18 novembre
regarder la très bonne série Tout va bien
me noter ce qu’A. a dit : « on a le droit d’écrire des trucs glaçants« 
me sentir bien dans mon gros manteau à capuche pour marcher dans le crépuscule sous la pluie

dimanche 19 novembre
m’enchanter de petites choses lors d’une balade : le bruit des feuilles par terre, un chauffeur de taxi qui dit bon séjour à son client, les devantures des fleuristes, une odeur de lessive
notre check hebdo avec A.
les mots « it’s impossible to get better and look good at the same time » de Julia Cameron citée par Solange te parle

lundi 20 novembre
postuler à 4 offres et espérer
dessiner grossièrement des objets auxquels je tiens sur un bloc de post-it
rire d’une phrase dans une offre d’empoi : « vous aimez respecter les deadlines« 

mardi 21 novembre
faire mes pages du matin dans le silence
écrire et mettre en forme des éléments importants pour le terrain, la posture, le cadre cette année, y voir plus clair, me sentir plus assurée
souffler de soulagement en sortant d’un entretien

mercredi 22 novembre
m’amuser au montage d’un diapo sonore et le publier
me sentir fière de postuler encore à plusieurs offres
m’esclaffer de certaines formulations dans des offres d’emploi et les noter comme « perles » dans mon journal

jeudi 23 novembre
la satisfaction d’avoir bien travaillé, sur plusieurs fronts
marcher vite dans la nuit et les lumières de Paris
recevoir des mots touchants à propos du diapo sonore

vendredi 24 novembre
recevoir une proposition de 2ème entretien
terminer deux documents importants
noter encore des perles d’offres d’emploi dans mon journal

samedi 25 novembre
refaire une session d’écoute de presque 2h
envoyer 5 candidatures
rire avec P. au téléphone

dimanche 26 novembre
notre check hebdo avec A.
faire mes exos semaine 2 de la méthode Cameron
retracer la chronologie de mes écoutes dans mon carnet de bord

lundi 27 novembre
recevoir une première réponse intéressée suite aux recherches de terrain
la parlote créative sur Zoom
envoyer des candidatures et sentir pour l’une de l’intérêt réel

mardi 28 novembre
revoir C., rire ensemble et déjeuner dans son bureau avec la même complicité, être rassurée que ce soit resté
avoir fait découvrir Christine Jeanney et Mathilde Roux à une personne qui aime beaucoup
ajuster notre cadre de travail avec M.

mercredi 29 novembre
l’atmosphère de quelques petites rues du 5ème arrondissement au crépuscule
faire notre présentation au groupe avec M.
recevoir quelques mots très positifs de la part de nos encadrantes

jeudi 30 novembre
rire aux larmes devant un beau spectacle
rentrer très tard d’une soirée formidable avec des gens aimés, sur le quai n’avoir aucune envie de les quitter
recevoir un deuxième message intéressé par notre proposition d’intervention

3 trucs bien – jours d’octobre

Grâce à Philippe Guerry, j’ai découvert 3 trucs bien de Fabienne Yvert et commencé à consigner trois trucs bien chaque jour.

mardi 31 octobre
voir A. et O. courir vers moi sur la place du village et s’écraser de joie dans mes genoux
faire le tour des maisons pour Halloween et découvrir des intérieurs des sourires des visages
rire quand même en déposant des fleurs devant les pierres tombales

lundi 30 octobre
manger entourée d’A. et d’O. qui raffolent des sardines pendant que je finis les endives
sur la route, s’exclamer du soleil couchant, du ciel qui s’incendie, de biches et d’un lapin
recevoir une proposition de 2ème entretien pour un poste

dimanche 29 octobre
lire Thomas Vinau sous le plaid et la lumière, avec le vert et la pluie aux carreaux
entendre O. m’appeler clai-claire et jouer à la sauver de la mare aux crocos
prendre en photo les adultes qui prennent en photo les enfants qui donnent à manger aux ânes

samedi 28 octobre
prendre un café le visage au soleil quand la pluie cède au bleu
marcher en bottes dans un chemin boueux au milieu des champs, des horizons et des rires d’enfant
penser à M. à des milliers de kilomètres avec une petite phrase, drôle pour nous deux seulement

vendredi 27 octobre
retrouver un visage aimé dans le hall d’une gare
dans le sens de la marche, se régaler silencieuse des arbres roux, dorés, des paysages changeants et de mots qui viennent pour un poème
prendre en photo le soleil du soir après la pluie

jeudi 26 octobre
prendre un billet de train pour le lendemain
de nuit, survoler la Seine en métro aérien
fredonner Aznavour accroupie sur ma chaise

mercredi 25 octobre
après un entretien, le soulagement qu’il soit passé
découvrir la poétesse Danielle Collobert
dans l’encore nuit parcourir des mots dans mon feedly

mardi 24 octobre
marcher jusqu’à la Seine, regarder l’eau, les visages et la couleur des arbres
parler avec P. au téléphone
écouter la vie en rose de Grace Jones le matin

lundi 23 octobre
écouter le matin Juliette Armanet chanter « toi jamais » sur France inter quand dehors il fait encore nuit
apercevoir un couple s’enlacer longtemps à la fenêtre du coin de la rue
avoir chez moi un miroir accroché au mur pour la première fois depuis dix ans

dimanche 22 octobre
oublier le café chaud parce que j’essaie d’écrire un poème
par une fenêtre entendre la musique du Boléro de Ravel
lire les blogs aimés

samedi 21 octobre
entendre A. dire peu importe qu’elle ne me reconnaisse pas, ça me suffit de savoir que ma présence lui est agréable
une larme à l’oeil en voyant dans un film un personnage atteindre le sommet de l’Everest
commencer un tramway nommé Désir, sourire d’un dialogue, aimer lire ce qu’on n’ose pas dire

vendredi 20 octobre
me dandiner au son de Paint in black des Rolling Stones
lire des mots de Ken Loach « L’espoir n’est pas une pensée magique. C’est un chemin crédible que l’on trouve au milieu des problèmes auxquels on est confronté »
lire ce qu’aurait dit Soeur Emmanuelle à propos de sa vie « C’est loupé, mais ça ne fait rien« 

jeudi 19 octobre
entendre P. me raconter encore comment il a rencontré M. le 31/12/72
les mots franchir la flaque dans le journal de bord des vagues de Christine Jeanney
écrire un poème fondu autodaté

mercredi 18 octobre
recevoir une proposition d’entretien pour un poste
écouter le musée des sons disparus sur la sonothèque
recevoir un doux mot sur mes poèmes

mardi 17 octobre
réécouter la tirade de Babou dans Le prénom : qui va me demander pardon à moi ?
prendre mon café à l’heure de la terrasse encore lumière et penser je m’assourdis de soleil
les mots je fracasse ces petites lignes de mots pour que quelque chose existe dans la pièce dits par Anne Savelli dans Lire le Bruit

lundi 16 octobre
parler projets créatifs avec des gens trop chouettes sur Zoom
entendre « j’ai foi en toi, je suis sûre que tu vas y arriver« 
faire un crumble aux pommes et à la cannelle

dimanche 15 octobre
le ciel bleu, chanceux, un nuage magnifique comme un rocher secret, solide dans le vide
la phrase laissez-moi aimer les gens ! dans le masque et la plume
lire le texte Fragments de Soizic Cadio dans la revue Miroir

samedi 14 octobre
lire quelques mots de Margot Mellet : une recherche-création d’épaisseur, des images comme des aveux, thinking through making
entendre la voix de P. et rire ensemble au téléphone
comprendre que la présence prime sur la justesse des mots quand enfin j’écris à A.