Mercred’incipit – Vraiment peindre

« Catherine Grenier : Commençons au tout début. Quel est le premier dessin que vous ayez fait dont vous vous souvenez?

Gérard Garouste : Le premier dessin dont je suis fier, c’est un avion dessiné en perspective. À l’école, j’ai eu des handicaps : je suis dyslexique et ça m’a toujours posé des problèmes vis-à-vis de mes études. Faire une addition, une division, m’angoissait terriblement. Mes parents s’inquiétaient de mon niveau d’intelligence, mais les maîtresses d’école leur disaient : « Non, je vous assure, il est intelligent, mais il est toujours dans la lune. » La seule chose qui me faisait exister par rapport à la maîtresse et à mes copains, c’était le dessin. Tous les enfants dessinent, mais je dessinais plus qu’eux, parce que pour moi c’était une question de survie. Le dessin me permettait d’avoir une identité. Eux, ils avaient des bonnes notes ; moi, j’existais par la qualité de mes dessins, donc je faisais plus d’efforts. Je ne crois pas du tout au don, c’est plutôt comme quelqu’un qui se noie et qui bouge les bras pour flotter. Pour moi, le dessin c’était ça et c’est le début de tout, car toute ma vie est basée là-dessus. »

Vraiment peindre, Gérard Garouste avec Catherine Grenier, Editions du Seuil, 2021

Incipit d’une lecture en cours, sur une idée de la Bibliothèque Roz

Mercred’incipit – Penser/Classer

La bibliothèque Roz propose de citer les premières phrases de sa lecture en cours. J’adore l’idée de son mercred’incipit, et voilà une douce façon de revenir par ici. C’est parti, même si on est déjà jeudi et que le livre est maintenant fini !

Penser classer de Perec

« Notes sur ce que je cherche

Si je tente de définir ce que j’ai cherché à faire depuis que j’ai commencé à écrire, la première idée qui me vient à l’esprit est que je n’ai jamais écrit deux livres semblables, que je n’ai jamais eu envie de répéter dans un livre une formule, un système ou une manière élaborés dans un livre précédent.

Cette versatilité systématique a plusieurs fois dérouté certains critiques soucieux de retrouver d’un livre à l’autre la « patte » de l’écrivain ; et sans doute a-t-elle aussi décontenancé quelques-uns de mes lecteurs. Elle m’a valu la réputation d’être une sorte d’ordinateur, une machine à produire des textes. Pour ma part, je me comparerais plutôt à un paysan qui cultiverait plusieurs champs ; dans l’un il ferait des betteraves, dans un autre de la luzerne, dans un troisième du mais, etc. De la même manière, les livres que j’ai écrits se rattachent à quatre champs différents, quatre modes d’interrogation qui posent peut-être en fin de compte la même question, mais la posent selon des perspectives particulières correspondant chaque fois pour moi à un autre type de travail littéraire. »

Penser/Classer de Georges Perec, 1985, 2003

Choses aimées 23-21

Our faces: a map of practiced emotions.
Our hands: clues as to how we spend our days.
Where’s my kind?,Veronique.ink

our faces, our hands, our days

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Comment conciliez-vous vie professionnelle et vie privée ? Pas très bien, en toute honnêteté. Je trouve difficile de concilier vie professionnelle et écriture et vie personnelle. Je trouve difficile de m’arrêter avant de m’épuiser, difficile d’écrire tous les jours quand je préférerais prendre du repos, difficile de trouver le temps et l’énergie de tout faire bien.
Le jour où j’admets que je ne suis pas parfaite – Hortense Merisier

le temps et l’énergie de tout faire bien

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People share bits of themselves through writing/art that wouldn’t arch over into typical conversations. That’s why I love personal blogs/zines: the intimacy, the vulnerability, the laid-bare truths.
Connecting through art, Veronique

the intimacy, the vulnerability

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Cette semaine les décisions à prendre, les activités à prioriser, se sont bousculées dans ma vie et plus elles se sont ajoutées, plus j’ai voulu aller vite… et plus j’ai fait des conneries. Conneries qui m’ont demandé de refaire des trajets, de réécrire des textes effacés par mégarde.

Au bout de la 14ème bêtise, la phrase s’est imposée à moi. Celle du détour. Et sa grande. soeur : nature doesn’t hurry, yet everything is accomplished. Je me les répète en boucle, plus ou moins ; avant de t’écrire, oui j’étais à la bourre, mais j’ai pris le temps de fabriquer le début d’un marque page avec des scraps of papers que j’accumule depuis toutes ces années. Déjà me pose ; ce détour m’aide à me tranquilliser.
[sur le marque-page pris en photo, on peut lire : « si tu es pressée, fais un détour »]
Christie dans sa dernière newsletter

si tu es pressée, fais un détour

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Écris quelques mots, 480 signes ou plus tous les jours Note des paroles chopées au vol
Lis pour écrire, écris pour lire
Essaie d’aller voir du côté du journal de Kafka
Marche et perds-toi dans la ville
Marche, observe et écris dans ta tête ou sur ton téléphone
Ecris ce dont tu ne te sais pas dépositaire comme le dit François Bon
N’hésites pas à recopier des extraits de textes aimés Reprends tes notes journalières, donne leur de l’épaisseur, de la hauteur, de la couleur et publies-les sur ton blog sans te soucier de tes lecteur.rices.
Ajoute des photos, des dessins… et trouve ta singularité.
Ouvre ton carnet du lendemain et lance toi sans penser à ce qui précède !
neuf instructions pour son double pour que continue le carnet – Carnet individuel – Isabelle Vauquois

écris, essaie, trouve, marche et perds-toi
sans penser à ce qui ce précède

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What is the most effective “productivity technique” in the world? I don’t think it’s a spreadsheet, a day planner, a time-batching system, or a smartphone app. I think… it’s forgiveness.

Forgive yourself. Forgive yourself for saying “yes” to too many projects. Forgive yourself for getting behind on your emails. For needing an extension to finish that project. For being late, behind, backed up, crushed, buried, whatever your situation may be. Forgive yourself for missing that typo. For disappointing a colleague. For the foolish, irresponsible mistake you made. For whatever horrible “crime” you feel you’ve committed.

You did it. It happened. You learned. Now it’s over. And hopefully you won’t do that again. Meanwhile, punishing and pummeling yourself is not helping you to “work faster,” is it? Self-criticism is not fuel — it’s just a burden. It’s a heavy weight to carry, when your workload is already heavy enough.

Can you extend compassion to yourself, just as you’d extend compassion to a friend?
When your brain is so crammed, so stressed…Alexandra Franzen

forgiveness

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Ce que je découvre de sa vie, je devrais dire ses combats, me bouleverse, je lui demande si je peux, nous nous étreignons, nous ne devrions jamais renoncer à nos besoins de tendresse.

Le terrible blues de la reprise cède à un semblant d’élan retrouvé. Chercher de nouvelles manières de faire, les mettre en œuvre, s’y coller vraiment.
Quitter l’île et rêver (se), Caroline Diaz

nos besoins de tendresse

Ce qu’on fera après

Bonjour par ici,

Je viens d’écouter un webinaire en direct d’Emilie Doré intitulé “Pourquoi réussit-on sa thèse ?”. La première question serait plutôt : mais pourquoi diable se tanquer sur zoom un vendredi bleu soleil pour suivre un tel webinaire alors même qu’on ne fait pas de thèse ? Oui, c’est un premier sujet qui mérite éclaircissement.

Je prends tout. Tout ce qui m’aide à travailler, tout de suite maintenant et/ou dans la durée. Et parmi mes ressources favorites, il y a les témoignages des valeureuses et valeureux doctorant·e·s, et les conseils qui leur sont destiné·e·s. J’avais ainsi beaucoup apprécié la conférence de Geneviève Belleville “Assieds-toi et écris ta thèse” et le vlog de thèse de Manon Bril. En reprise d’études depuis un bon moment – et pour encore un long moment -, je glane dans tous les recoins du web ce qui m’aide à lire, à écrire, à tenir, à trouver mon plaisir, ma méthode et ma persévérance.

Nous sommes vendredi et, après un charmant déjeuner, je décide donc de me connecter pour écouter religieusement “Pourquoi réussit-on sa thèse ?”. Très bon webinaire où beaucoup de mises en garde et de conseils font écho à mon expérience actuelle.

Un point en particulier retentit à mes oreilles : continuer de vivre sa vie, ne pas opposer la thèse et la vie. Emilie Doré rappelle qu’il est fréquent de remettre à l’après-thèse les grands projets de vie, et de sacrifier radicalement les loisirs, les temps avec ses proches, les temps pour prendre soin de soi, en se disant : “après, je serai heureux·se !”. Mais c’est bancal et très risqué : d’abord parce que ces temps qu’on sacrifie sont essentiels, nous donnent de l’énergie aussi pour “la thèse” (on va remplacer par “le projet”), et ensuite parce que le mode de fonctionnement mis en place pour le projet va perdurer quand celui-ci sera terminé. Si on a tourné le dos à beaucoup de choses, elles ne vont pas comme par magie se réinstaller ensuite dans notre vie. Alors oui, placer le projet en haut de ses priorités, faire des ajustements nécessaires par rapport à d’autres activités, mais, dit-elle, surtout pas de sacrifice, on cherche un équilibre.

Quelque chose sonnait terriblement juste pour moi. Je ne me suis pas dit “je serai heureuse après”, car je suis heureuse de cette reprise d’études. Mais fréquemment je retombe dans ce gouffre de certitudes : je ne peux pas m’offrir ce moment de détente, je ne peux pas voir mes ami-e-s, je ne peux pas aller au ciné, je ne peux quand même pas partir en vacances, alors que l’année n’est pas terminée, que je n’ai pas tout validé ! (ce qui n’empêche pas du tout de procrastiner à mort, des heures de ni-travail, ni-détente, avec la culpabilité qui va bien, c’est presque comme si on travaillait puisqu’on pense qu’on devrait travailler, et vous me remettrez trois coups de fouet avec ça).

Oui, sans trop m’en rendre compte, j’ai opposé mes études et la vie. Et je sens bien ces dernières semaines que la fatigue s’accumule, la fatigue aussi de ces dernières années, et que je suis sur le fil. Ce mode de fonctionnement – en effet ça fonctionne, j’ai pu valider, avec des résultats dont je suis très fière, chaque semestre – touche ses limites. Me ressourcer ne peut pas se présenter une fois l’an. Mon expérience d’ailleurs m’apprend qu’une fois que tout est “validé”, quand vient l’été, même partir en vacances devient compliqué. Deux étés déjà que je me trouve un peu désemparée, l’énergie en berne, incapable de programmer quoi que ce soit, l’impression d’avoir absolument tout donné et de ne plus rien pouvoir décider, initier.

Je suis plutôt contente car depuis quelque temps, j’essaie de faire plus de place aux sorties, aux promenades, aux ami-e-s, à l’écriture, prendre soin, maintenant pas plus tard. Reste l’enjeu malgré tout : de bien dire oui à ce qui donne des forces, de l’entrain, ce qui requinque, restaure, nourrit, et réussir à dire non là où c’est trop coûteux, trop énergivore, quand ce ne sont pas les bonnes personnes au bon moment.

Il y a une chose que je n’ai pas réussi à faire : partir. M’autoriser l’escapade, un aller-retour pour voir la mer, des arbres. Être ailleurs. Ça résiste fort ! Partir alors que mes dossiers ne sont pas rendus ? Que j’ai 3 deadlines dans les 2 prochains mois et pris énormément de retard ? Oui, là, ça tempête sévèrement. Comme si je n’avais le droit qu’après.

Est-ce qu’après avoir écrit ça justement, je m’autoriserai enfin à partir sans attendre d’avoir terminé ?

L’écrire est un pas.

Même si c’est trop peu, et pas assez vite

J’avance, j’avance, ça fait du bien ! Je vois ma liste d’articles lus s’étoffer. Même si c’est trop peu, et pas assez vite, c’est toujours toujours mieux que rien.

Dans Zotero, où je rassemble ce qui est à lire, pour limiter mes efforts et mes tourments, je prends simplement les ressources dans l’ordre chronologique d’ajout. Ça me repose la tête de ne pas avoir à décider par quoi commencer. Pas de tergiversations, ma spécialité ! Et plaisir collatéral : j’aime assez découvrir au fur et à mesure quelle sera ma prochaine lecture, à chaque fois me laisser surprendre, j’ai l’impression d’ouvrir un calendrier de l’avent. (J’exagère bien sûr : rien ne bat le chocolat.)

J’ai créé l’autre jour un système de notes qui me va bien pour l’instant. J’utilise enfin réellement l’outil Notion – qui jusqu’ici ne m’avait pas convaincue, du tout. Tous les templates me semblaient diaboliquement complexes.

Cette fois, j’ai juste créé une page du nom de mon cours. J’y consigne mes notes de lecture, et surtout mes “cailloux”, c’est-à-dire des notes que je me laisse après chaque session de travail (une nouvelle pratique que j’aime beaucoup). Dans des encadrés verts, ce sont des observations sur la méthode, des réflexions en cours, pensées-liens-questions sur mon sujet, et des indications éventuelles pour une prochaine session.

Rien de parfait, ni mon système de notes, ni mon rythme… Mais le temps d’écrire ce billet, le marteau-piqueur dans la rue s’est arrêté et moi je peux continuer d’avancer.

Des pensées pour tous nos pas, toutes nos tentatives, chacun-e, chaque jour. Toutes les manières qu’on a d’avancer, même (et surtout) invisibles, insaisissables, dans les interstices de ce qu’on donne à voir.

Des cabanes de phrases

C’est un jour particulier, une date. Est-ce encore un anniversaire ?

Un jour où j’ai l’impression qu’écrire est interdit, que seul le silence est requis. On peut écrire en silence pourtant, c’est drôle comme j’entends le silence étendu à tous les mots qu’ils soit tracés ou dits. Est-ce qu’on se tait quand on écrit ?

J’ai écrit toute la journée malgré tout. Mon journal s’est transformé en pages du matin, du midi, du soir et de l’après-midi. Des minutes. J’ai écrit tout ce que je n’arrivais pas à faire. J’ai écrit tout ce que j’ai réussi à faire. J’ai écrit ce que j’ai lu. J’ai écrit des choses bêtes et des choses importantes et peut-être bêtes aussi. J’ai écrit que je ne ressentais rien. Est-ce qu’on ne ressent rien si on ressent le besoin de l’écrire ?

J’ai commencé un billet pour ici, j’ai imaginé ma prochaine newsletter, je n’ai fait ni l’un ni l’autre. Est-ce qu’imaginer-commencer suffit ?

J’ai découvert cet extrait de Comanche de Caroline Diaz et après ça, j’ai su que je n’avais pas ce courage, pour l’instant, d’écrire. D’aller . Est-ce que ça viendra ?

J’ai relu plusieurs des phrases de Lisa Olivera :
Not rushing toward clarity or meaning might be some kind of medicine.”
“I’ve never been more okay with being lost. Maybe that’s the only way to be.”

J’ai regardé la belle photo d’où elle écrit, et j’ai rêvé de cette cabane dans les arbres.

J’ai repensé à Alice Zeniter qui parle d’”habiter des cabanes de phrases”, en citant Victor Pouchet.

« J’imaginais que je récoltais des mots, que tous ces mots formaient des phrases, et dans ma tête toutes ces phrases formeraient non pas des lignes mais des volumes, des murs de phrases, des cabanes de phrases, des cheminées de phrases où faire des feux pâles dès l’automne, des feux de phrases en bois qui crépitent fort. Et aujourd’hui encore, je reviens souvent dans cette cabane de phrases. Si elle tient bien contre le vent, et si les bûches de phrases brûlent comme il faut, on peut s’y réfugier dans l’hiver quand plus aucun mot ne nous vient et que la forêt nous semble si grande. »
Victor Pouchet, Autoportrait en chevreuil

Si grande.

Choses aimées 23-20

“J’écris ce poème avec de la fumée
Avec du sable avec de l’ombre
Mes mains s’enfoncent dans la neige
Sans jamais rencontrer la terre
Mais tout à coup le vent disperse la poussière
La poussière du poème”
Extrait du poème “Dernier cri” de Christian Bachelin, lu sur https://schabrieres.wordpress.com/

avec du sable avec de l’ombre

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“Danser c’est altérer le vide.
Pourquoi inscrire un mouvement dans le rien ? […] […]
Elle se sent intruse. Depuis toute petite.
Alors elle danse. Il faut qu’elle trace, avec son corps, les lignes qui permettent d’intégrer l’espace. Seule la beauté du mouvement peut la sauver.
C’est sa façon de trouver place dans la vie.”
Extrait de Laver les ombres de Jeanne Benameur, lu sur Grignotages

altérer le vide

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“Tout fait événement
pour qui sait frémir”
Jean Follain, D’après tout, Gallimard, cité dans la lettre l’Intimiste

pour qui sait frémir

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“Boire du thé le matin pour le petit déjeuner à la maison. Et penser que je suis à l’hôtel. Tout est calme. Juste le haché de la pluie sur les cerisiers de Yoshino.
Il faut sortir pendant pendant qu’il pleut.
Les herbes et les mousses sont mouillées. les pèlerins avec leurs parapluies ouverts marchent le long de la rue trop étroipte pour un trottoir. En file indienne.
La porte ouverte du torréfacteur, laisse échapper l’odeur des grains de café.”
Karl sur Carnets de la Grange

il faut sortir pendant qu’il pleut

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“Il n’y avait pas péril immédiat à rester où j’étais. L’appartement était lumière, calme, les oiseaux venaient nombreux s’alimenter aux diverses boules accrochées là et là. Un matin, j’ai pourtant bien entendu cet appel me disant de partir pour chercher cet « abri qui n’épuise point ». — Pas par caprice, par vitalité.”
Anna Urli-Vernenghi sur cet air de rien

par vitalité

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“When we’re young, or the project is going really well, it’s easy to waste the good days. After all, there will be another one tomorrow.
What becomes clear, though, is that good days are precious. When you’re feeling even a little creative, don’t wait. Write it down, roll tape, speak up. When you’re feeling reasonably healthy, go for a walk.
They’re all good days, if we choose.”
Seth Godin sur son blog

don’t wait. write it down. go for a walk

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“If you love what you’re trying to do, it seems like believing in yourself wouldn’t be too much of an issue beyond the standard self-doubt and skeptical inquiry involved in all creative pursuits. There would be no choice other than I really gotta make this. I gotta make this thing, even if it sucks. That’s how I feel about drawing and writing. I gotta make it. I just gotta make it. I can’t concern myself with whether I believe in it or not.”
Anna Fusco dans sa newsletter

even if it sucks

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“What are you spending your time on that doesn’t matter? Why are you spending time on it? How can you stop?
What are you not spending time on that does matter? Why aren’t you spending time on it? How can you start?”
Mark Manson dans sa newsletter

spending time on it

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“Je vois passer beaucoup d’articles sur comment se mettre au travail, comment mener à bien ses projets d’écriture, mais nous avons besoin de silence, j’ai besoin de silence, et ne pas écrire est une bénédiction. Pourquoi faudrait-il produire quand aucune nécessité ne s’impose ? Il en va de l’écriture et des arts comme une fin en soi, alors qu’ils ont pour fonction d’intensifier la vie. Quand je manque d’énergie, je me tais. Je monte sur mon vélo et me perds dans la lumière. Peut-être que je ne suis jamais autant artiste que dans ces moments.”
Extrait du carnet d’avril de Thierry Crouzet

oups !

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“I will say, that if you look at the people in the past who produced great work, a lot of them gave themselves idle time, time to do nothing, time to rest, time to just daydream and “fart around,” as Kurt Vonnegut put it. There’s a tinkering, puttering, playful element to all good creative work. I’m heartened by how many of my creative heroes took a lot of naps, for example, I feel strongly that my laziness and my productivity are deeply connected, somehow. If you need permission, think of how every company has an “R&D” department. You have to give yourself time for research and development! And “Development” might include taking a nap.”
Austin Kleon interviewé par Rob Spillman

my laziness and my productivity are deeply connected

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“Depuis la fin des ateliers, j’ai décidé de me rendre une fois par semaine à la Maison de la poésie, à Paris, quelle que soit la programmation, autant pour soutenir des amis que découvrir des inconnus. Pour me décentrer, m’arrimer : les deux. À poster ces photos de Marilyn prises à l’Actors studio que le mot méthode a fait surgir, je comprends qu’il s’agit aussi de me sentir, comme elle, prise dans un groupe quand j’ai l’impression de piétiner.”
Anne Savelli dans son semainier

me décentrer, m’arrimer. quand j’ai l’impression de piétiner.

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“Chaque lundi matin, lorsque je fais mon bilan de la semaine (lorsque je peux le faire, je viens de recommencer aujourd’hui après plusieurs semaines d’arrêt), une des questions que je me pose est « what are the things that I am looking forward to ? »

Quand je ne sais pas quoi répondre à cette question, je me programme un « petit » artist date – je me le programme de toutes manières, mais là j’essaie d’en programmer un qui m’enchante. Tu sais les artist dates, mes mini aventures en solo, pas loin de là où je me trouve, auxquelles je consacre de une à deux heures par semaine !”
Christie sur maviesansmoi

things I am looking forward to