à flanc de feu
respirer
nos peurs
qui bruissent
à l’intérieur
Mois : octobre 2023
04 10 2023
ce serait une bonne
journée
si je
daignais ne
pas l’equiver
03 10 2023
pompette et cigarettes
immanquablement
je te
fantôme et
tu me hantes
Mercred’incipit – Ici ça va
« Ici ça va. La maison n’est pas toute neuve mais elle est propre et les plafonds sont hauts. Au moment où Ema a ouvert la porte grinçante, dont le bois humide avait gonflé autour des gonds et de la serrure, il y a eu comme un grand silence de poussière et de souvenirs. Les tomettes usées du sol, les toiles d’araignée qui voilent les fenêtres, l’odeur de renfermé, je ne sais pas pourquoi j’ai ressenti de la tendresse pour cet endroit. C’est plutôt bon signe. Il faudra se l’approprier bien sûr, reconstruire quelque chose, mais une fois que nous aurons tout installé, je pense que nous ne serons pas trop mal. C’est toujours mieux qu’avant. Et puis il y a la lumière. Omniprésente. On dirait parfois qu’elle monte de la terre. Avec le bruit de la rivière. Qui lui sert d’escalier. »
Ici ça va, Thomas Vinau, Alma éditeur, 2012
—
Incipit d’une lecture en cours, chaque mercredi, sur une idée de la Bibliothèque Roz
02 10 2023
tentative de
faire
du jour
un tâtonnement
pas une méthode
01 10 2023
si
peu
de place
pour parler
alors j’e-cris
30 09 2023
commencer le corps
par ces petits riens qui tissent le doux familier
d’or
et détricotent
les mauvais sorts
29 09 2023 – Aujourd’hui j’ai fait de mes mains
j’ai
fait de mes mains une peau pour ta nuit
fait de mes mots d’infimes preuves de vie
j’ai
pris ton
ombre pour sentier
28 09 2023 – Aujourd’hui derrière la vitre
le jour
place ses pions – piétons pressés vitesse et vibrations –
les mots s’envolent sans fin de la radio
façonnent monde
et matin
comme un hameau
27 09 2023 – Aujourd’hui pour ligne d’horizon
si je
peux former un sentiment robuste et élégant
j’en ferai un abri – une carte – tendre mouvement
si je
peux je
prendrai mon temps
La pratique des herbes fraîches
Dimanche, matin sous un ciel bleu, chanceux. Semaine ravagée d’effroi, de ruines. Et au milieu des voix du réel, celle de François-Régis Gaudry maintenant à la radio. Au début, c’est incongru, presque indécent, tant de légèreté, ce ton à côté. Avec son invité, il parle de vingt gousses d’ail ; il parle de la pratique des herbes fraîches. Je souris avec ces mots qui touchent ma peau. J’ai besoin d’écouter ça aussi. J’ai besoin ce matin de lire cette autrice sur sa résidence d’écriture, j’ai besoin de regarder ces photos d’arbres et ces illustrations de la famille souris, j’ai besoin de découvrir un poème et un deuxième, j’ai besoin de voir par la fenêtre ce vieil homme s’allonger, une main sous sa tête baignée de soleil pour une sieste, j’ai besoin d’écouter des gens débattre encore de cuisine et de pièces de théâtre. J’ai besoin de la pratique des herbes fraîches. Non pas ignorer le monde, mais continuer de le créer.
26 09 2023
au coin
de la fenêtre la lune me
souffle bas : septembre a commencé et se termine déjà
une menace
celle de
vivre en deçà
25 09 2023
c’est
le « froid » et le « noir »
ces mots-là les arbres grands et le regard
ont scotché
ma bouche
et ma mémoire
25 09 2023
presque une
cabane pour nos désirs d’
être en lien, nos soifs de résonances, pour habiter
et déserter
nos vies
semblables et singulières