Goûter les questions sans y répondre

Vous connaissez peut-être l’émission Boomerang sur France Inter ? Un petit malin s’est amusé, sur Twitter (@QuestiTrapenard), à compiler toutes les questions qu’Augustin Trapenard pose à son invité.e chaque jour.

Le délice tient au fait de découvrir ces questions hors contexte, sans conversation tissée autour. Il n’y a rien pour les tenir, elles sont sans filet, sans justification. Certaines questions n’ont plus aucun sens et c’est hilarant (si, si), d’autres sont formulées simplement et vous plongent malgré tout dans l’incertitude ou la béatitude, d’autres encore frisent le court-circuit mental.

A les lire en masse, les unes à la suite des autres, il se produit une chose rare : on finit par ne plus chercher de réponse. Soudain, les questions peuvent rester en suspens. On les savoure. La délicatesse, la maladresse, l’absurde, la brute beauté. On finit par espérer que le fil ne s’arrêtera jamais. On les goûte sans même y répondre.

On peut aussi bien sûr les attraper et voir où ça nous mène. Je n’ai pas encore écrit de contenu à partir de ces questions, mais c’est prévu, c’est prévu.

Alors j’ai envie de vous partager quelques-unes de ces questions, à consommer sur place ou à emporter :

Qu’est-ce que vous avez peur, pour autant, de voir disparaître, aujourd’hui ?
Qu’est-ce que vous allez chercher chez les autres, vous ?
Mais qu’est-ce qui fait un bon yaourt ?
Ça vous inquiète ?
Qu’est-ce qui vous « blue », vous, comme on dit en anglais ?
Et pourquoi le piano ?
Qu’est-ce qui vous met en colère, aujourd’hui ?
Quand est-ce que, vous, vous vous êtes sentis capables de dire « moi aussi » ?
Comment ça s’explique, ça ?
De quel changement, de quelle révolution est-ce que vous rêvez, en fin de compte ?
Comment on fait pour saisir l’épuisement qui s’installe sur un visage ?
À quoi est-ce que vous ne vous soumettez pas, vous ?
Le plaisir, vous le trouvez où, aujourd’hui ?
Comment on fait pour ne jamais se répéter ?
À quoi ça sert, un modèle ?
Sur quelle planète est-ce que vous avez l’impression de vivre, vous ?
Vous arrive-t-il de voir tout jaune, vous ?
Le français, quelle langue est-ce que c’est, pour vous, encore aujourd’hui ?
Comment on se sent quand on est enfin dans la lumière ?
C’est difficile d’écrire ou est-ce que ça coule ?
Se réapproprier son corps, ça passe par quoi, alors ?
Vous pensez à la chute, à ce moment-là ?
À cet égard, quel espace de liberté ont représenté Internet et les réseaux sociaux, pour vous ?
En fin de compte, à quelle question vous a permis de répondre le cinéma, tiens ?
Qu’est-ce que vous voyez, là, maintenant, tout de suite ?
Mais qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ?
Qu’est-ce qu’il y a de plus vulnérable chez vous ?
Ça voudrait dire qu’écrire, c’est aussi s’absenter du monde ?

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