j’imagine la même douceur
un ciel d’été
ça me revient
un ciel sans doute
superbe
un ciel
parmi la peine
—
Poème fondu à partir des pages 28 et 29 de Molloy de Samuel Beckett (Les Éditions de Minuit, 1951/1982)
j’imagine la même douceur
un ciel d’été
ça me revient
un ciel sans doute
superbe
un ciel
parmi la peine
—
Poème fondu à partir des pages 28 et 29 de Molloy de Samuel Beckett (Les Éditions de Minuit, 1951/1982)
me reposer comme je le pouvais
par le temps
de petites rues ensoleillées
de visages tristes
calmes et heureux
je me dépêche
en avançant de mon
pas
aux fausses allures
de paix
de gravité
je porte seule
ma peau
sur moi
je mets
du ciel
entre mes mains
en sachant que
rien
—
Poème fondu à partir des pages 26 et 27 de Molloy de Samuel Beckett (Les Éditions de Minuit, 1951/1982)
c’était moi,
pendant de courts instants
sourde, aveugle et folle,
la mémoire en fracas,
comprenez, le sens perdu, ruiné
une chose
peut s’effacer
je me pardonne
je me pardonne
ma vie
la plupart du temps
—
Poème fondu à partir des pages 22 et 23 de Molloy de Samuel Beckett (Les Éditions de Minuit, 1951/1982)
avoir une ma
la bonne
la mauvaise
dire ma
celle qui me donna
le jour
la tête
les jambes
les pieds
les râles ont débuté
dans la deuxième
non troisième semaine de juin
tu te rappelles, je me rappelais
tu te rappelles, je me rappelais
c’était tout comme
l’acharnement du soleil
nos minuits en clarté
je l’appelais
ma tête crachait
son nom
son nom
je ne m’en sers plus
râles suspendus
entre tous
j’ai enterré ma
le jour
la tête
les jambes
les pieds
nos minuits le midi
ce n’est pas se reposer
il faudrait récrire tout cela
dire ma
d’avoir une ma
je restais
muette
avec une syllabe sur les bras
—
Poème fondu à partir des pages 20 et 21 de Molloy de Samuel Beckett (Les Éditions de Minuit, 1951/1982)
– je ne dis pas
je dis
le peu nuit
– quoi faire, ni où aller
la fatigue, les affres, une voix
– ce que ça veut dire
tous ces bruits
– ce qui s’y passait
entre deux soleils
– ce que ça veut dire
parler, au loin, trembler
comme un bruit de tonnerre
empêché
ce qui reste
en vain peut-être
de tous les murmures
les sommeils
la terre
voire l’aube des petits sentiers
mais je ne serai pas toujours
cette nuit lointaine
cette nuit-là
démesurée
_
Poème fondu à partir des pages 18 et 19 de Molloy de Samuel Beckett (Les Éditions de Minuit, 1951/1982)
mercredi 1er mai
la réponse de Claire Bretécher, la netteté de son « rien ! » (à 3’11)
commencer un poème fondu
l’orage interminable
jeudi 2 mai
le journal du regard de Pierre Ménard
la pluie
les mots de Pessoa « Le vent qui passe, la nuit qui fraîchit / Sont autre chose que le vent et la nuit » cités par Guillaume Vissac
vendredi 3 mai
l’apéro au soleil avec M.
les rues, le café que je fréquentais quand j’habitais ce quartier dix ans plus tôt
rentrer avec le bus et mes écouteurs, sentir ma colère comme une force
samedi 4 mai
revoir ce documentaire glaçant, La gueule de l’emploi, la toute-violence
lire enfin le magistral Bartleby le scribe
la newsletter de Philippe Castelneau et les carnets d’avril de Thierry Crouzet
dimanche 5 mai
écrire des poèmes fondus
publier un poème fondu
comparer des traductions de Bartleby
lundi 6 mai
n’être que deux au bureau
me plonger dans une tâche répétitive, qui me prend la journée et m’évite de douter
« l’aventure moderne #3 : l’interruption » d’Anne Savelli
mardi 7 mai
arriver en retard au bureau, sans conséquence
la perspective délicieuse de tous ces jours devant
ce vers de Roberto Juarroz : Vivre commence toujours maintenant
mercredi 8 mai
être là, devant l’église Saint-Ambroise et ses arbres en fleur
voir A. qui m’offre judicieusement Depuis toujours nous aimons les dimanches de Lydie Salvayre
les chats vs. la science dans la newsletter Absolument tout
jeudi 9 mai
enfin, le soleil
voir le formidable Moi, Daniel Blake de Ken Loach
les mots « « j’aurais tant aimé cependant / gagner pour vous pour moi perdant / avoir été peut-être utile / c’est un rêve modeste et fou… » (J’entends, j’entends) » dans « Une ville au loin »
vendredi 10 mai
guinguette et bords de Marne
l’apaisement de l’eau, des arbres
et la lenteur de nos pas
samedi 11 mai
In the mood de Glenn Miller, petits commerces et façades de l’avenue Daumesnil, avant le bois et le rocher
les œufs mayo à partager
ménage ponctué de pauses sur la terrasse
dimanche 12 mai
parcourir des offres d’emploi
parcourir des annonces immobilières
bourrasque soudaine qui met tout le monde debout, silencieux, à sa fenêtre
lundi 13 mai
aimer mon corps plein de bon sens qui voudrait faire demi-tour sur le chemin du bureau
avancer ce que je peux
rire des erreurs fantaisistes d’un transcripteur automatique qui transforme nos séances d’intervention en sketchs surréalistes
mardi 14 mai
la pluie
le déca à la fenêtre, en rentrant du bureau
le point de travail du soir avec M. qui me redonne de l’énergie malgré presque 3 heures intenses et de gros sujets
mercredi 15 mai
le matin, les mots de Thomas Vinau : La pluie est une forme de justice
le midi, les mots de Antonia Pozzi : Les choses ont déjà
trop souffert
de ma rancœur
le soir, les rires du groupe et ces mots d’un camarade : c’est un travail de sous-bois
jeudi 16 mai
radio, journal, mon matin souverain
pas de cheffes en fin d’après-midi, un sentiment d’espace
préparer avec M. notre prochaine séance dans l’intervention
vendredi 17 mai
à la radio, F.F. Coppola dit l’art est une manipulation du temps
papillonner en télétravail, presque sans culpabilité, puis m’amuser sur une tâche qui pourtant me rebutait
les mots el tiempo va disponiendo de María Dolores Cano
samedi 18 mai
les mots N’avoir plus de forces, c’est une force de Guillaume Vissac
lire
rire en écoutant ici Fredrik Backman
dimanche 19 mai
les radis au sel avec X. et T.N.
une grande balade dans le parc voisin, se délecter ensemble des arbres vifs et du soleil sur nos visages
les mots de X. : l’usage de Paris
lundi 20 mai
soleil, tomates et mozarella avec P. et M.
saveur des mots inconnus sur les panneaux d’une exposition sur l’art de la table au XVIIème
s’abriter à temps avant la grande pluie
mardi 21 mai
sommet de la tour eiffel dans le brouillard
malgré le trac et la fatigue, petit plaisir devant le bâtiment rue B. pour notre intervention
une conférence bien utile sur zoom le soir
mercredi 22 mai
arpenter des rues d’une autre époque, celle d’un ancien boulot, sept ans plus tôt
douceur du soir, soleil et vieilles pierres, dire à P. une pensée pour toi, pour nous
dîner avec A. et E., des larmes, des confidences, de l’amitié
jeudi 23 mai
télétravailler une partie de la journée
écouter l’audio de la session d’intervention du 21, et entendre tant de choses pas entendues en salle
énième point de travail avec M., toujours utile
vendredi 24 mai
me réveiller et me dire je suis en vie
lire ensuite dans le journal de Guillaume Vissac « In the morning of life, you die. You do not die in the evening » (Marguerite Young)
les bonnes nouvelles de T.B.
samedi 25 mai
avoir quelque part où aller dès le matin
journée simple avec M. et C.
un air très doux par la fenêtre
dimanche 26 mai
me réveiller ailleurs
matinée de chasse aux cadeaux
la joie de M. et C.
lundi 27 mai
les mots faire confiance au corps
l’ovation pour Nadal après sa défaite
revoir pour la 3ème fois peut-être En guerre de Stéphane Brizé
mardi 28 mai
des gradins installés pour les JO, qui me mettent bizarrement en joie
les grands arbres du mardi matin
au bureau, trouver un peu de sérénité en me disant c’est décidé, je pars
mercredi 29 mai
m’habituer (un peu) à cette pluie sans fin
un fondant au chocolat offert par E.
les blagues de J. sur notre probable état – catastrophique – en juillet pour faire le rapport d’intervention
jeudi 30 mai
douceur de la première demi-heure au bureau sans cheffes
oser dire j’ai besoin qu’on voit ensemble, je ne vois plus rien
apéro de travail sous la pluie avec M.
vendredi 31 mai
des remerciements pour mon travail
notre check check avec A., ses mots et son écoute
imaginer un instant mon futur moi
fermer les yeux
savoir où l’on va
mais je ne sais pas
je confonds les pôles
le soleil et la nuit
mes mouvements
et la masse du rocher
je me repose
c’est un petit commencement
une façon elliptique de parler
Poème fondu à partir des pages 24 et 25 de Molloy de Samuel Beckett (Les Éditions de Minuit, 1951/1982)
lundi 1er avril
lire dans le désordre Les artistes ont-ils vraiment besoin de manger ? de Coline Pierré et Martin Page
me préparer une petite fiche à consulter au boulot pour les moments de grand doute
les oiseaux, concert du soir après la pluie
mardi 2 avril
la première session de travail de notre intervention
les arbres verts-vifs dans le soleil du matin
relire ma petite fiche d’encouragement avant d’aller au boulot l’après-midi
mercredi 3 avril
avancer, tâche après tâche, en essayant de rester mentalement dans une zone respirable, vivable
ciel et lumière à l’heure d’aller au cours du mercredi
les rires du groupe
jeudi 4 avril
tenir bon dans un rendez-vous avec ma cheffe qui pourrait me laisser sans voix
la séance de partage le soir, riche de résonances, les mots « lâcher l’envie d’être utile, on ne peut qu’écouter«
enfin, rentrer
vendredi 5 avril
visite médicale d’embauche, et en parlant de ma reprise d’études, entendre l’infirmier me dire ah peut-être que vous viendrez travailler ici
voir P. pour un apéritif d’anniversaire
revoir l’excellent film Un autre monde, qui me rappelle pourquoi je fais ces études-là
samedi 6 avril
déjeuner avec A. M. A. et A., les voir parents
après des heures à parler projets de déménagement, le plaisir pourtant de retrouver Paris en rentrant
céder au sommeil massue
dimanche 7 avril
brunch avec P. M. B. M et C.
grands axes de Paris, déserts
plaisir de relire mon journal filmé sans caméra d’octobre à décembre 2023, y ajouter une entrée
lundi 8 avril
rester sourire quand je boue à l’intérieur
trouver encore un peu d’énergie pour le rendez-vous de travail du soir avec M.
me coucher
mardi 9 avril
intervention le matin
lire Touché de Pascalle Monnier dans une cafétéria déserte et son courant d’air
« avec mes mots qui ne seront jamais des mots » dans ce poème de Barbara Auzou
mercredi 10 avril
écouter Amalric lire Touché à la maison de la Poésie
journée sans cheffes au bureau
sortir la valise de l’armoire
jeudi 11 avril
m’installer dans le train, 35 minutes après avoir fermé la porte du bureau
retrouver P. sur le quai à l’arrivée : soleil et joie immenses
me sentir un peu revivre
vendredi 12 avril
les mots de S. au téléphone le matin sur notre travail ensemble
avancer bien bien toute la journée malgré ma crainte de ne pas réussir à télétravailler d’ici
ce bon sentiment du soir, fière de mon travail et déjà dans l’herbe du jardin
samedi 13 avril
quelque chose qui ressemble au début des grandes vacances
jouer avec T.N. X. O. et A. dans la petite cour avec des gâteaux, pansements et pommades imaginaires
voir P. revenir en forme et requinqué de son passage par les urgences
dimanche 14 avril
ruée de vaches
la vue toujours sublime depuis le chemin du haut, ouvrir grand les bras et les poumons
l’arrivée de T.B et T.B.
lundi 15 avril
regarder les enfants dessiner sous l’œil patient de T. B.
préparer l’apéro avec P.
O. qui répète « je veux toi » au moment de rentrer
mardi 16 avril
le câlin d’O. de C. et de P. avant de partir
réussir à stopper mes larmes dans le TER
le car qui va très vite dans la nuit-forêt entre deux gares
mercredi 17 avril
le soir, descendre l’escalier pour quitter le bureau
les mots d’A.
retrouver une todolist de décembre 2013 qui pourrait peu ou prou être celle du jour
jeudi 18 avril
faire mes pages du matin, enfin
retrouver mon sourire, un peu
les mots entendre l’axe de la terre, l’axe de la terre dans ce poème d’Ossip Mandelstam, et me murmurer l’axe de la terre, l’axe de la terre
vendredi 19 avril
les soleils persistants
rire quand même au déjeuner
le point de travail avec M. le soir, que je n’aurais jamais eu le courage de faire seule
samedi 20 avril
rattraper mon journal des jours nivernais
ranger mes papiers, nettoyer le filtre de vidange du lave-linge, faire des choses comme ça
écrire la dernière page de mon zibaldone, qui aura donc duré du 22 avril 2023 au 20 avril 2024, presque un an jour pour jour sans le vouloir
dimanche 21 avril
Samuel sur Arte
le coup de fil de P.
me concocter un programme de 12 semaines de mini-protocoles créatifs
lundi 22 avril
écrire pour mon protocole 1 jour 1, et me murmurer quelques-uns de ces mots au carrefour du canal
rester droite pendant ce point RH où on me note de 1 à 5 sur chaque mission de ma fiche de poste
faire une écoute le soir
mardi 23 avril
la session d’observations le matin pour notre intervention
ne pas aller au bureau ce jour-là
notre super check avec A., son écoute précieuse et la beauté des pas, des actions, des questions
mercredi 24 avril
la visio avec les assistantes sociales
la séance du mercredi soir, les mots d’une de nos encadrantes « ça prend du temps »
l’écoute de M., ses mots et notre étreinte pleine de confiance
jeudi 25 avril
ce restaurant japonais exigu, tenu par un vieux couple aux gestes délicats : havre
partir enfin du bureau
au partage, les mots « la bonne écoute, c’est votre présence »
vendredi 26 avril
télétravailler
faire un fondant au chocolat après avoir éteint le téléphone pro
le travail du soir avec M. : déplier ensemble notre rapport à l’intervention
samedi 27 avril
faire mon brillant hebdo
déjeuner avec P., une île flottante majestueuse avant la pluie
les mots « I used to think my dreams would lead to happiness but now, it almost feels like this choice between the two » dans la série Mon petit renne
dimanche 28 avril
finir et publier un collage qui traîne depuis des mois
nettoyer le filtre du lave-vaisselle et les portes de placards de cuisine, faire des choses comme ça
les mots “Only parts suffer — not the whole” cités par Lisa Olivera
lundi 29 avril
le message de T. B.
déjeuner dehors et exploser mon temps de pause
les mots « enregistrer ce qui part, part sans cesse, mais n’est pas encore parti » de Wright Morris cités par Florence Trocmé
mardi 30 avril
la session d’intervention le matin, les voir développer la discussion entre eux
ma petite heure de liberté avant de repartir pour le bureau
rentrer tard sous la dernière pluie d’avril
vendredi 1er mars
me lever plus tôt et préparer ma réunion de 9h fissa fissa au saut du lit
la soirée avec A. et S., le bon vin, le bon fromage, et au milieu de ne pas me sentir à ma place, le plaisir tout de même de notre parenthèse « recommandations culturelles »
les mots even the sun travels from dark to dark and I am not the sun. Yes, even the sun de Janet Frame cités par Guillaume Vissac
samedi 2 mars
reporter le point de travail prévu avec M. à 14h
lire le journal d’Amélie et lancer l’interview de Clémentine Beauvais
tirer une carte oblique : it is quite possible (after all)
dimanche 3 mars
rassembler des traces (vieux mails) pour mon texte
emmener P. avec moi faire ses courses puis au restaurant, le voir retrouver son sourire et l’oeil pétillant
notre check hebdo avec A.
lundi 4 mars
me lever plus tôt et rattraper quelques retards de boulot avant la réunion du matin
passer par la librairie chercher ma réservation avant de rentrer
arrêter de lutter le soir et accepter que je suis K.O.
mardi 5 mars
terminer l’interview de Clémentine Beauvais, les mots faire le temps, inspirés de l’anglais make time
une réunion intéressante avec ma cheffe
travailler longuement avec M. dans un bar le soir
mercredi 6 mars
les mots Construire son propre temps, c’est prendre soin de soi de Solange Vissac
le soleil couchant derrière mes yeux mouillés et les arbres du Luxembourg
le « feu vert » de nos encadrantes mercredi soir pour avancer dans l’intervention
jeudi 7 mars
comprendre que ma voix douce et le ralentissement de mon corps sont un « mode survie », comme un escargot rentre dans sa coquille
rentrer
me coucher
vendredi 8 mars
que ce soit vendredi
le soleil par la fenêtre
voir A. et R., et dire des mots comme hard week…need to rebuild myself en commandant le fondant au chocolat
samedi 9 mars
dans mon zibaldone, écrire une liste intitulée « ce sera un bon week-end si… »
déjeuner avec P. dans un nouveau restaurant puis l’aider pour ses courses
me laisser porter par ce que mon corps peut, et me diriger, fantômatique, vers la gare routière
dimanche 10 mars
le soleil dans les nuages noirs
le rendez-vous de travail avec M. pour préparer la réunion du 12 mars
avoir les bons mots et le bon ton, je crois, pour répondre à ses remarques sur la réunion du 29 février
lundi 11 mars
aller au bout de deux choses en attente au boulot
un film pour ne plus penser le soir
le cookie
mardi 12 mars
mettre le réveil une heure plus tard
notre présentation avec M. devant les professionnels pour leur proposer l’intervention
m’arrêter dans une bonne boulangerie prendre un dessert inédit
mercredi 13 mars
les bons retours sur mon travail et mon intégration
oser dire mes difficultés et inquiétudes dans le travail
respirer mieux après cela
jeudi 14 mars
rattraper mon journal le matin
le soleil couchant sur l’immeuble rouge du canal
écouter le replay de Christine Angot à la Grande Librairie, puis retrouver A. et E. pour dîner
vendredi 15 mars
arriver tôt au bureau et acheter des pains au chocolat pour bien débuter notre journée en petit comité
avancer bien bien bien et avec plaisir sur une tâche importante que je repoussais
continuer la série Soupçons de Jean-Xavier de Lestrade le soir, me faire la réflexion qu’il n’y a aucune oeuvre de lui, documentaire ou fiction, que je n’ai pas aimée
samedi 16 mars
la découverte de ce poème de Julio Cortázar grâce au journal de Guillaume Vissac ; immédiatement cueilli pour mon texte
la voix et les mots de Leonard Cohen : Everybody got this broken feeling (…) Everybody wants a box of chocolates. And a long stem rose. Everybody knows
commencer la masterclass « Ecriture de soi » de Chloé Delaume
dimanche 17 mars
retourner dans ma ville d’enfance pour déjeuner avec P. M. B. M. et C., sourire en regardant l’immeuble où j’ai grandi, prendre les rues et la vague de nostalgie
les rires de M. et C.
terminer la masterclass de Chloé Delaume, parfaitement adaptée à ce que je cherchais et ce dont j’avais cruellement besoin
lundi 18 mars
les mots au lieu de rien quand même dans le poème de Caroline Dufour
murmurer me détacher, me détacher en partant du boulot
sur le trottoir devant moi, ce chien qui veut tout renifler, tout sentir, et tire si fort sur sa laisse
mardi 19 mars
recevoir deux messages supplémentaires pour le volontariat sur l’intervention, six au total
croiser Lola Lafon dans la rue, en rentrant du bureau
avoir M. au téléphone le soir, compréhensive, empathique sur mes problèmes de boulot
mercredi 20 mars
et un septième volontaire
relire un post-it compliment laissé par une formatrice pour me remercier de mon travail, y trouver un peu de paix et d’entrain
sourire à la vue du bâtiment où je me rends tant de soirs pour étudier depuis bientôt 5 ans
jeudi 21 mars
me lever tôt, partir tôt, arriver tôt au bureau, le doux des heures et des rues avant la cohue
sentir la formatrice du jour touchée par mes retours sur la qualité de son animation
notre check avec A.
vendredi 22 mars
encore très tôt, les rues plus douces, vivables
découvrir des outils créés pour l’accompagnement des enfants, et me noter de les tester pour moi
notre point de travail avec M. le soir pour l’intervention, plus long que prévu, 2h30 au total, mais riche, utile et efficace
samedi 23 mars
l’une des participantes, réfractaire le premier jour, qui se tourne vers moi dans la matinée et me chuchote dans un grand sourire oh c’est super intéressant !
les mots écouter, c’est agir prononcés par l’une des formatrices
dans l’embrasure de la porte, les mots de ma collègue bravo pour l’organisation
dimanche 24 mars
faire mon brillant d’équinoxe qui commence par Choses qui ont changé ces 3 derniers mois
le brunch avec M. et l’emmener voir l’immeuble où vivait le père biologique de notre grand-père
marcher entre les gens et le silence
lundi 25 mars
ciel
midi coréen
retour, m’abriter
mardi 26 mars
les mots de Séverine Daucourt dans le podcast d’Anne Savelli : se réfugier le corps dans les mots
encore les mots de Séverine Daucourt : écrire requiert pour moi une sorte de santé que la plupart du temps je n’ai pas, parce que je suis trop fatiguée par le travail alimentaire
la voix de Laurie Wagner dans le replay du jour 1 de sa nouvelle série Wild Writing
mercredi 27 mars
le petit mot de M. qui a laissé un livre à mon attention sur le bureau
me sentir mieux et à ma place quand j’approche, sur l’autre rive, du bâtiment du mercredi soir
finir plus tôt la séance du mercredi soir et partager planche et verre avec les collègues, fêter le fait qu’on a tous un terrain d’intervention
jeudi 28 mars
me sauver mentalement en regardant les fleurs voler par la vitre
me répéter les mots dits par une des collègues du mercredi soir ne pas avoir d’attentes
ranger mon bureau, jeter, classer, faire place nette
vendredi 29 mars
ne pas aller au bureau
un savoureux déjeuner avec M.
me faire plein d’autocadeaux : les Poèmes fondus de Michelle Grangaud, Oeuvres I de Danielle Collobert, et les kits de poche audio d’Amélie Charcosset
samedi 30 mars
aller voir le joli spectacle de M. et B., le plaisir de voir M. et C., B. et B., et P.
regarder par la vitre de la ligne L., me demander quelle vie je veux
la Tour eiffel de loin
dimanche 31 mars
voir la pièce époustouflante 4211km, les chaudes larmes, et l’ovation
le replay de la rencontre avec Neige Sinno à la Maison de la Poésie
les arbres verts, les nuages noirs et quelques rayons de soleil sur le haut des façades
jeudi 1er février
le temps de faire mes pages du matin
avoir T.N. au téléphone le soir
avoir des idées de choses à créer au boulot
vendredi 2 février
clarifier nos inquiétudes et questions avec M. en préparant la présentation du 7 février
le soleil finalement
la perspective du week-end
samedi 3 février
l’efferverscence et la douceur de ce brunch maison chez P. avec M. B. T. C. et M.
l’affection de P.
la photo que B. prend de nous 4
dimanche 4 février
le long et passionnant check avec A.
rattraper mon retard et faire les exos de la méthode Cameron, semaine 10
lire un peu Samouraï, rire, fermer le livre en disant « c’est génial »
lundi 5 février
pouvoir marcher vite et être à l’heure pour un rdv tél avec M. juste après le boulot
les mots de D.C. ensuite à la conférence en ligne : « s’appuyer sur la parole des autres pour pouvoir s’aventurer dans sa propre parole«
l’écoute collective, si émouvante, du très très beau podcast Histoires de cris d’Amélie Charcosset
mardi 6 février
le caquètement des canards sur le canal, qui me rappelle d’un coup mes dimanches d’enfant
le soir, ouvrir un livre avant d’ouvrir l’ordi
faire une écoute de 2h
mercredi 7 février
passer par l’imprimeur puis devant la librairie du cinéma, me réjouir de cet environnement-là
choisir un livre à la bibliothèque du 41, et me le faire offrir car il est, me dit-on, « sorti de leur collection«
faire notre présentation au groupe avec M. et recueillir de très bonnes questions, beaucoup de grain à moudre
jeudi 8 février
recevoir ce mail, pour notre possible intervention, qui commence par « on avance«
au bureau, continuer d’affûter mes outils de travail
après une seconde d’hésitation, prendre quand même à droite en sortant le soir et aller au partage, en tirer beaucoup de choses, et surtout la satisfaction de tenir mon engagement
vendredi 9 février
le matin, rattraper 2 jours de journal
quelques heures dans le calme du bureau
l’après-midi, faire une écoute d’1h
samedi 10 février
le déjeuner avec T. et P., cet événement précieux, d’une fois dans l’année
voir P. marcher de mieux en mieux
retrouver et relire de vieilles pages du matin, 2019, 2020, 2021, 2022, un sentiment étrange et doux
dimanche 11 février
voir enfin le très bon film Anatonomie d’une chute, et surtout la scène de la dispute
faire les exos semaine 11 de la méthode Cameron
coller deux autocollants de célébration
lundi 12 février
un feel good movie en rentrant
un rendez-vous confirmé pour avancer sur l’intervention
le canal, encore
mardi 13 février
une bonne technique : commencer ma journée par tout ce que j’ai procrastiné
rire au déjeuner, encore
imaginer le soir qu’un jour je serai peut-être en confiance sur le poste
mercredi 14 février
commencer à cocher des choses faites au boulot
le pépiement des oiseaux en rentrant le soir
avoir T.N. au téléphone pour son anniversaire
jeudi 15 février
la douceur, le soleil
l’école buissonnière l’après-midi
les mots tu passes ta vie à culpabiliser et à avoir peur de tout… profite un peu (Mado à Avril dans le film Telle mère telle fille)
vendredi 16 février
ma première journée de télétravail, plutôt efficace
le rendez-vous tél avec M. pour préparer la rencontre du 29 février, plutôt efficace
voir enfin le très bon film, glaçant : À plein temps
samedi 17 février
le ciel
emmener P. pour son premier tour en voiture depuis un mois
marcher au soleil près de l’étang
dimanche 18 février
faire les exos semaine 12, la dernière, de la méthode Cameron
faire un poème fondu
les mots « A partir de là on peut commencer n’importe où.
Et continuer.
On peut commencer par une rivière.
Par un poisson. » de Vazquez cités ici
lundi 19 février
m’imaginer un moment à Londres en fin de semaine avec M., M. et C.
la parlote créative
les mots de C. : j’ai accepté que j’avais pas écrit, et ça c’est une victoire
mardi 20 février
les bonnes nouvelles au boulot
l’apéro avec M.
regarder la table à côté et me voir 10 ans plus tôt à la même table avec S.
mercredi 21 février
publier le poème fondu du dimanche
décider d’aller à Londres pour un jour, une nuit
sur les conseils d’A. à la parlote, commencer Rien n’est su de Sabine Garrigues et me coucher en murmurant, à propos de mon texte, me faire confiance
jeudi 22 février
cocher des choses faites
la bourrasque sombre de vent, de pluie, suivie d’un grand bleu ensoleillé, inespéré
une visio de témoignages d’anciens diplômés sur leur expérience du mémoire, les mots processus créatif, le mot jubilation et laborieux aussi
vendredi 23 février
le grand soleil à 14h dans le bus vers la gare
retrouver M. M. et C. à Victoria, la joie, les rires, un jelly bean atroce de Bertie Bott et un délicieux pudding
dans la chambre exigüe, se coucher en faisant le programme du lendemain
samedi 24 février
le matin-soleil et le petit-déjeuner à quelques rues de l’hôtel
le sourire de M. en découvrant le chapeau d’un personnage qu’il adore
faire une chenille dansante à trois avec M. et C. dans les rues bondées de Camden
dimanche 25 février
le café avec A. et ses 5 mois sous le manteau
traverser le bois en bus
voir P. qui marche de mieux en mieux
lundi 26 février
déjeuner en parlant passions d’enfance
avancer, avancer, avancer
me blottir sous un plaid
mardi 27 février
des heures sans pluie
chanter dans ma capuche
un chez moi où rentrer
mercredi 28 février
le ciel bleu
découvrir un trajet de bus direct pour les mercredis soirs
la séance de travail du soir, passionnante
jeudi 29 février
une réunion où je prends conscience des choses acquises depuis la prise de poste
notre rendez-vous pour l’intervention, riche et prometteur
passer par des rues inconnues pour repartir, une église illuminée, de grands arbres
je voulais
je voulais vouloir
me lever
je ne suis pas joli à voir
le ciel recommençait
la chose malgré
alors voilà
dans un instant
je parlerai
entre mes remparts
et la poussière
dans mes bras
plus j’y songe
ces sables
sans visage
non
je ne peux pas
je suis capable
je le crois
je n’avais pas
souffert
je n’avais qu’à
le vouloir
Poème fondu à partir des pages 14 et 15 de Molloy de Samuel Beckett (Les Éditions de Minuit, 1951/1982)
lundi 1er janvier
les rues, la ville dans le matin déserté
faire ma liste des 100 choses qui ont fait l’année passée
choisir 3 mots phares pour l’année à venir
mardi 2 janvier
la joie de retrouver une mini-liste, manuscrite et si terre à terre, de choses apprises en voyage
relire Show your work d’Austin Kleon
braver la météo dissuasive et sortir quand même
mercredi 3 janvier
un entretien qui confirme mon enthousiasme pour le poste
le dîner avec A. et J.
du ciel clair parfois entre les vents de pluie
jeudi 4 janvier
rester calme et respirer dans un rendez-vous pour notre terrain d’intervention
la réponse chaleureuse et émouvante de C.
le réconfort en écoutant l’émission de Charles Pépin avec Pascale Brillon
vendredi 5 janvier
sortir d’un entretien un peu perturbée, un peu amusée
écrire en marchant
l’échange tél avec M. après un autre rendez-vous en vue d’une intervention et les questions qui ont suscité tant d’inconfort
samedi 6 janvier
faire une spirale, pour la 1ère fois depuis longtemps et me sentir apaisée
respirer, respirer et me répéter je ne peux rien faire de plus pour l’instant
m’amuser des extraits du journal d’Henri-Frédéric Amiel, dans l’anthologie de Lejeune et Bogaert
dimanche 7 janvier
un bon déjeuner avec M., P. et J. et parler vœux pour l’année
naviguer de manège en manège dans le froid mordant mais le chaud d’être ensemble
faire les exercices de la semaine 8 de la méthode Cameron
lundi 8 janvier
un sentiment amusé de téléscopage en passant un entretien dans un lieu que je fréquente et auquel je suis attachée pour d’autres raisons
avoir S. au tél et parler de nos expériences respectives du terrain cette année, le plaisir de se comprendre, dans nos doutes et nos questions
les mots de C. à la parlote créative du soir : « et si ça se passait bien ? »
mardi 9 janvier
entendre à la radio Une chambre avec vue de Salvador, et penser à M., au CD que nous écoutions vingt ans plus tôt dans la voiture
la joie de recevoir et accepter une proposition pour le poste qui me plaît le plus
la force d’appeler pour annoncer ailleurs que je refuse leur proposition de poste, précédemment acceptée, en me répétant grâce à Christie : you can do hard things
mercredi 10 janvier
de quoi réfléchir à la posture et au cadre dans ce qu’amènent les collègues du mercredi soir
acheter L’échec de Claro à la librairie d’à côté
écrire le texte pendant 25 minutes
jeudi 11 janvier
commencer L’échec de Claro
recevoir le virement que j’attendais et souffler de soulagement
la phrase « Qu’est-ce que ça a produit sur notre écriture cette incapacité à nous rendre sur le lieu ? » dans le podcast d’Anne Savelli Faites entrer l’écriture, épisode 8
vendredi 12 janvier
She belongs to me, de Bob Dylan chantée par Cat Power, découverte à la radio
le ciné et le dîner avec M. et P.
les mots tu es sur la bonne montagne, ici
samedi 13 janvier
les mots je voudrais tout ce que je voudrais
réussir à réduire très franchement le nombre de cigarettes fumées, conformément à mon « planning »
découvrir une formidable série de podcast sur la représentation de diverses professions au cinéma
dimanche 14 janvier
le déjeuner chez M. et B., et les rires de M. à table avec sa couronne sur la tête
notre check avec A.
commencer Samouraï de Fabrice Caro et en six pages rire déjà plusieurs fois
lundi 15 janvier
une très longue balade dans Paris, et soudain il a fait beau
l’expo Picasso, Dessiner à l’infini
apprendre la grande et belle nouvelle pour A. et J., l’intense bonheur du bonheur des aimés
mardi 16 janvier
de petites rues de Paris où perdre le ciel et le sens de l’orientation
la merveilleuse expo de Sophie Calle, rire, presque pleurer, retrouver la joie de créer
pouvoir répondre présente à P. qui a besoin d’aide
mercredi 17 janvier
pouvoir aller au bureau – et rentrer chez moi – à pied
poser la main sur le chauffage, regarder la pluie par la très haute fenêtre et murmurer quand même dans un sourire « mon bureau, mon bureau »
le soir, regarder la carte affiche de l’expo de Sophie Calle, A toi de faire ma mignonne, posée dans mon salon, comme si c’était il y a 3 mois déjà, et y puiser un peu de force, un peu de marge
jeudi 18 janvier
me sentir plus reposée que la veille
publier sur mon blog et programmer les publications du lendemain
pouvoir rentrer chez moi le soir, savoir que P. est entre de bonnes mains
vendredi 19 janvier
rire avec mes nouveaux collègues comme si on se connaissait depuis longtemps
le soleil
retrouver P. le soir déjà plus en forme que mardi, rire avec M. de ses petites manies
samedi 20 janvier
le tour des commerçants, et les réactions affectueuses et élogieuses quand je dis que je viens de la part de P.
voir P. réussir à investir deux nouveaux spots d’assise dans le salon
le soleil et le bleu depuis les fenêtres du salon
dimanche 21 janvier
rire avec P. devant les cascades invraisemblables d’un film Mission impossible
les fenêtres et les façades depuis la vitre du taxi
réussir à rallumer mon vieux Nokia, pour un réveil du matin au cas où, et finalement réaliser que c’est un geste pour le texte
lundi 22 janvier
me réveiller avec cette voix du Nokia, chargée de souvenirs, « it’s time to wake up »
marcher en direction du bureau en cherchant la forme du texte : pas que du texte ? – des images – quel agencement ? quel dispositif ?, murmurer en marchant : une expo ?
aimer les rues du quartier, pour la 1ère fois depuis longtemps, en rentrant le soir
mardi 23 janvier
le sentiment de reprendre enfin la main et de moins subir en commençant à me construire mes outils de travail
le sentiment de rester plutôt posée et pédagogue lors du rendez-vous en présentiel pour une possible intervention
le sentiment de liberté en faisant mes deux journées en une
mercredi 24 janvier
la douceur de l’air
un déjeuner sympathique où parler lieux d’enfance et lieux nouveaux
retrouver les collègues du mercredi soir, partager entre rire et soupirs nos errances, nos fatigues et nos paniques
jeudi 25 janvier
la satisfaction de tâches accomplies
les rires au déjeuner
les nouvelles encourageantes de P.
vendredi 26 janvier
débloquer enfin le poème du 17 qui me manquait pour continuer de publier, dans l’ordre voulu
le soleil à prendre quand j’arpente le trottoir à ma pause
une visio où les mots prononcés me font dire que je suis au bon endroit pour travailler
samedi 27 janvier
la suite de l’expo Sophie Calle, tout aussi formidable
la visio avec M. pour préparer le travail d’intervention et notamment la reformulation de la « commande »
compléter les quelques poèmes manquants de la série des autodatés
dimanche 28 janvier
emmener P., pas sorti depuis 12 jours, marcher quelques mètres dehors
faire mon brillant hebdo
me sentir bien chanceuse de vivre dans une ville maillée de librairies
lundi 29 janvier
attraper le soleil, me placer sur sa route en descendant sur la chaussée
tenir bon au boulot quand pourtant, un instant, j’ai eu envie de partir en courant, tout bazarder, la gorge nouée
les très grands arbres le long du canal (arrière-plan : fenêtres allumées dans le noir tombant), un soutien silencieux, de la force à prendre
mardi 30 janvier
me lever tôt sans réveil, avec ma matinée devant, pour moi – certainement un de mes plus grands bonheurs
heureusement, à partir de 13h45 environ, grâce à des rires et une babka, la fin des ruminations de boulot de la veille et du matin
préparer le rendez-vous du 31 avec M.
mercredi 31 janvier
les rires du déjeuner
une réponse de F. que je n’attendais plus
sur le chemin d’un rendez-vous, ne pas oublier de regarder le ciel, les arbres, les coins de façades ensoleillés, d’être là, maintenant
je voudrais conjuguer
quelques
verbes
au futur,
me bercer
de promesses
parées de certitudes
travailler la patience
et
le clair
du chaos,
créer fragile
encore nous recommence