regarder
la nuit
danser
sous l’épais feuillage
laisser
une phrase
un baiser
jusqu’à son visage
soigner
la vie
entre les pierres
tombales
Poème fondu à partir des pages 30 et 31 de Betty de Tiffany McDaniel (éditions Gallmaister, 2022)
Ici, tous les poèmes publiés, dont des poèmes fondus, des poèmes de titres et des poèmes autodatés.
regarder
la nuit
danser
sous l’épais feuillage
laisser
une phrase
un baiser
jusqu’à son visage
soigner
la vie
entre les pierres
tombales
Poème fondu à partir des pages 30 et 31 de Betty de Tiffany McDaniel (éditions Gallmaister, 2022)
la nuit qui tombe sur la mer
personne ne peut parler
en un sens
c’est plus profond
aucun langage
ne sortira inchangé
on ne nous apprend pas
à appeler les choses
en présence
par leur nom
on se souviendra
sans doute
du silence
de la nuit qui tombe
sur d’autres mots
//
poème presque fondu à partir des pages 30 et 31 d’un livre universitaire
Chercher la douceur
Aux branches des arbres en fleur
Au rayon du soleil sur soi
Aux musiques d’un film qu’on connaît par coeur
Je cherche
Je n’y arrive pas
la peur
d’imaginer
sa propre vie
à contre-courant
comme un champ de ruines,
un roman
j’avais commencé
j’étais bien décidé
le samedi suivant
je n’avais pas la moindre idée
besoin de silence
Caviardage à partir de Philippe Lançon, Le lambeau (pages 30 et 31, Éditions Gallimard, Collection Folio)
discerner la pluie
brusquement
tout près
tout autour
des larmes miniatures
des larmes effacées
d’une main sûre
on aurait dit une présence
sans importance
un visage brodé
sans détails
des souvenirs
sans signature
gommés d’une main sûre
Poème fondu d’après Emily Ruskovich, Idaho (pages 30 et 31)
je ne sais quoi
de perdu
parmi la vie
du courage
de l’amour
de l’espoir
je sais que
c’est le moment
de continuer
point de chagrin
écoute
le coeur
tourner
comme un cheval de cirque
écoute
le coeur
le soir
parmi les tournesols
Poème fondu d’après les pages 30 et 31 de Fabrice Caro, Le discours
Les mots
Les irremplaçables
Rendez-vous nomades
Dans le nu de la vie
Poème de titres, c’est-à-dire réalisé avec les titres de livres de ma bibliothèque.
Que faire de notre vulnérabilité ?
Qu’est-ce que la littérature ?
Qu’est-ce que la philosophie antique ?
La méthode, comment l’acquérir, comment l’enseigner ?
Etes-vous indispensable ?
Aimez-vous Brahms…
Toutes les réponses aux questions que vous ne vous êtes jamais posées
Poème de titres, c’est-à-dire réalisé avec les titres de livres de ma bibliothèque.
Ils ont tous raison
Vivre fatigue
Comment vivre
Comme par magie
Comme un roman
D’autres vies que la mienne
Courir les rues. Battre la campagne. Fendre les flots
Vivre de paysage
Maintenant
Loin de tous rivages
Poème de titres, c’est-à-dire réalisé avec les titres de livres de ma bibliothèque.
se parler
de profil
dans un café trop calme
se montrer
la ville
tout en proie sans flammes
se dire
un doute
un désir
incendie
un plaisir impatient
ces jours-là
de ma vie
à voyager presque avec lui
Poème fondu d’après Marguerite Duras, Le Marin de Gibraltar (pages 30 et 31)
toutes ces voix
que nous n’écoutions pas
je peux entendre la foule
le tonnerre
et la musique
la voici, la musique
je peux trembler debout
dans l’air brûlé
qui s’élève sans fin
cruel staccato
toutes ces voix
que nous n’écoutions pas
tu te souviendras
Poème fondu d’après les pages 30 et 31 d’un livre…dont je ne me souviens plus !
si le monde est devenu une habitude,
marque un temps d’arrêt
comme si tu te réveillais
reste planté là
reste jusqu’à toi
tombe
rampe
renverse-toi
des centaines de fois
nous ne savons même pas
si la vie est possible
si la vie est peuplée
peu importe finalement
que l’étrange arrive
ou que la joie se livre
demande-toi
si le monde est devenu
une habitude
Poème fondu d’après Le monde de Sophie, de Jostein Gaarder (pages 30 et 31)
Tous les jours
pendant plusieurs années
j’ai décidé de créer.
Bientôt, ailleurs.
Dans quelques mois.
Dans un quart d’heure.
Quand j’habiterai ici, ou là.
J’ai dit :
Juste après,
je m’y mets.
J’ai résisté au travail et au mouvement
agrandi les failles, squatté le temps,
cherché l’éclat, lutté ici et là.
J’ai joué d’autres épopées.
Tous les jours,
Pendant toutes ces années,
j’ai fait le choix de ne pas créer.
Poème fondu à partir de Contrées, histoires croisées de la zad de Notre-Dame-des-Landes et de la lutte No TAV dans le Val Susa (Collectif Mauvaise Troupe)
Bientôt la nuit
coule et
se répand.
Il faut reprendre son corps et son élan.
Faire du bruit et du mouvement.
Appeler le jour
Ne rien laisser à la
nuit.