« Ici ça va. La maison n’est pas toute neuve mais elle est propre et les plafonds sont hauts. Au moment où Ema a ouvert la porte grinçante, dont le bois humide avait gonflé autour des gonds et de la serrure, il y a eu comme un grand silence de poussière et de souvenirs. Les tomettes usées du sol, les toiles d’araignée qui voilent les fenêtres, l’odeur de renfermé, je ne sais pas pourquoi j’ai ressenti de la tendresse pour cet endroit. C’est plutôt bon signe. Il faudra se l’approprier bien sûr, reconstruire quelque chose, mais une fois que nous aurons tout installé, je pense que nous ne serons pas trop mal. C’est toujours mieux qu’avant. Et puis il y a la lumière. Omniprésente. On dirait parfois qu’elle monte de la terre. Avec le bruit de la rivière. Qui lui sert d’escalier. »
Ici ça va, Thomas Vinau, Alma éditeur, 2012
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Incipit d’une lecture en cours, chaque mercredi, sur une idée de la Bibliothèque Roz