« Les montagnes semblent transparentes, plus rien n’a d’épaisseur. Tout est comme une vision, une possibilité non encore réalisée. Si l’on veut peindre cela, il faut trouver l’expression qui suggère l’atmosphère, l’effet des couleurs. En aucune façon naturaliste. » Anna-Eva Bergman, 29 juillet 1950, voyage au cap Nord.
Citée par carnetsdevy
tout est comme une vision, une possibilité non encore réalisée
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Je ne sais pas vous, moi je tourne un peu en rond ces temps-ci. Par exemple, j’ai du mal à écrire. Les idées se bousculent, je les note en vrac, mais au moment de mettre tout ça en forme, je suis sec, vidé de toute énergie. J’écris tout de même. Seul chaque matin, avant le lever du jour, dans le bureau face à l’écran de mon ordinateur. Parfois, c’est deux heures pour une phrase, un simple paragraphe.
Comme j’ai un plan assez clair de là où je veux aller, je mesure le chemin encore à parcourir. Il est long. C’est, sous un ciel d’orage, sur un sentier escarpé que j’avance.
Philippe Castelneau, Rien que du bruit
c’est, sous un ciel d’orage, sur un sentier escarpé que j’avance
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The thing about writing and being influenced and living in this world and trying to get some of its weirdness down, is that we’re going to be coming at it from both similar and dissimilar angles from those attempting same. We all get to do it in our own way. And if you’re trying to get it down in your own way, please know that there is room for all of it. Just pour it down out of your paint can and drip it onto the canvas like Jackson Pollock. Or you know, just throw the paint at the canvas or also try just small brushes and many details. But do keep pouring it out of yourself. That’s the best advice I have for right now. Don’t worry if anyone will read it or publish it. Just create your weirdness and keep creating more.
Transactions with Beauty
juste create your weirdness
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“I’m writing about myself looking at paintings.” I told her. “And Sometimes at plants.”
”Is there an audience for that?”
”Im sure there is not.”
”What makes you do it, then?”
”My soul,” I said boldly. I didn’t care how it sounded.
“I am stalking my own soul.”
Amina Cain, Indelicacy, cité par Transactions with Beauty
stalking my own soul
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LE GLISSANT
non je n’ai pas raison
c’est que ma voix qui traine là
à démêler des ombres
des bouts d’insaisissable
et qui joue
ni pour gagner ni pour perdre
mais pour tenir
sur le glissant du monde
Caroline Dufour
sur le glissant du monde
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On peut lire actuellement sur la page 2023 de l’évènement :
“Ne vous arrêtez pas, ne vous arrêtez jamais.”
Ça me questionne beaucoup aussi : c’est correct de s’asseoir faire une pause pour ne pas se brûler, d’accepter la déception de ce qui vient de se produire, de prendre le temps d’aller demander pourquoi est-ce que ça ne s’est pas passé, de libérer ses émotions maladroitement.
David Larlet
faire une pause pour ne pas se brûler
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On croit souvent que les livres tombent du ciel ou qu’ils sont le fruit d’un labeur incessant. À mes yeux, ces deux méthodes, aussi fondées soient-elles, sont inaptes à témoigner de l’aventure. Nous avons besoin d’un bien curieux mélange, celui de la première phrase, de la grâce du ciel et de la terre et de l’ardeur des mains, sans omettre l’acuité du regard et celle des deux oreilles. Oui, sans rire, écrire est un travail à plein temps qui ne nous occupe que quelques heures durant la vie.
Joël Vernet » Marcher est ma plus belle façon de vivre » ( La Rumeur libre 2021)
Cité par Jardin d’ombres
quelques heures durant la vie
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Les projets se bousculent dans ma tête. Rester concentré. Je sais que cette partie du jour vient tous les jours. Je vis dans le soupir de mon présent. Je dois continuer à avancer. Ne pas voir trop, avoir juste assez.
Boucler les derniers travaux avant de partir en vacances. Programme de nos actions culturelles de juin à décliner sous toutes ses formes. Imprimées et numériques. Lettre d’information, diaporama sur l’écran d’accueil et sur les automates de la bibliothèque. Me voilà déjà fin juin. L’été se profile. Hausse des températures. Le temps me dépasse. Il est temps de partir. Couper les ponts. Vivre nous commence. Les vacances éternelles, dit notre collègue qui part aujourd’hui à la retraite.
Pierre Ménard sur liminaire.fr
je vis dans le soupir de mon présent