c’est
le « froid » et le « noir »
ces mots-là les arbres grands et le regard
ont scotché
ma bouche
et ma mémoire
Le poème autodaté est une forme inventée par Benoît Richter qui « se calque sur la date du jour ». Le poème est composé de 8 vers, chaque vers contient le nombre de mots indiqué par la date du jour (par exemple pour la date du 21 02 2012, le premier vers contient deux mots, le deuxième un mot, etc.). J’ai découvert cette forme grâce à Amélie Charcosset. En ligne, on peut notamment lire les beaux poèmes autodatés de Sophie Grenaud, à qui j’emprunte parfois l’idée de les croiser avec les réels à prise rapide. (Je publie mes autodatés avec une semaine minimum de décalage.)
c’est
le « froid » et le « noir »
ces mots-là les arbres grands et le regard
ont scotché
ma bouche
et ma mémoire
presque une
cabane pour nos désirs d’
être en lien, nos soifs de résonances, pour habiter
et déserter
nos vies
semblables et singulières
chômeuse : personne
disponible à
qui on peut demander n’importe quoi n’importe
quand car
dépourvue d’
emploi (du temps)
traces tentatives
et tralalas avec au milieu peut-être la grâce d’
être un
peu là
un peu soi
mon
corps m’espère m’exhorte me tire me porte
le jour tout entier vit dans ce trait soleil
geste presqu’île
un rien
peut faire merveille
où
vas-tu si vite tu cavales pendant que
j’attends l’heure presque et l’orage maladroit
tu dévales
tu dévores
tant et temps