Aujourd’hui le prix à payer

Le divan est plutôt une banquette, d’un rouge profond, avec un coussin pour la tête, et une serviette pour les pieds chaussés. Je m’y installe et je ne sais par quel procédé je choisis ce sujet plutôt qu’un autre pour commencer, quand deux ou trois autres me trottaient encore dans la tête une seconde plus tôt quand j’étais debout juste avant de m’allonger. Je dis quelque chose. Je choisis de dire quelque chose. Je dis aussi que je n’ai rien à dire en société. La voix qui reste là, qui ne part pas, m’invite à distinguer : n’avoir rien à dire et ne pas avoir envie de parler. J’entends et je crois que ça me laisse un peu bouche bée. Je dis des choses encore. C’est l’heure. Je sors le chèque de mon porte-monnaie, lui tends et me voilà déjà dans l’escalier, la rue, le métro. De nouveau debout. Adossée aux portes du wagon, quelques morceaux obsessionnels dans les écouteurs, je laisse résoner cette histoire de rien à dire et pas envie de parler. Ça me travaille mais je n’y comprends rien. Aujourd’hui, le prix à payer, c’est aussi ça.

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