Rendez-vous dans l’affreux bar aux fauteuils en cuir rouge et aux murs miroirs. J’arrive peu préparée, je me dis que si ça doit se faire, ça se fera. Lâcher la bonne élève toujours prête, rêvant d’être parfaite, me fait du bien. Je réponds comme ça vient, je n’ai pas prévu de questions, j’écoute, je parle. Je cherche quand même mon désir au milieu de tout ça. Comment faire pour “y tenir”, quand on décide de “lâcher” ? Je ne connais pas cet endroit funambule, où l’on peut s’engager, désirer quelque chose ardemment, sans pour autant chuter dans des abysses de pression, d’anticipation, de crispation. Aujourd’hui, j’écoute, je parle, je cherche mes réponses en levant les yeux, comme on cherche vainement des détails au plafond.