Le temps qu’il faut

J’ai entamé trois contenus différents ce soir, je ne sais pas par quel bout attraper l’un ni par quel bout lâcher l’autre, ils s’emmêlent, se font des noeuds, les mots sont las. Je jette un oeil en haut à droite de l’écran : 23h01, et là c’est moi qui suis lasse. Je peste : que de temps perdu, tu pourrais avoir déjà terminé si tu t’étais décidée. Dodo, ce serait plié.

« Que de temps perdu ». « Que de temps perdu ». Je m’arrête.

Cette errance-là, quand tu ne sais pas mais que tu essaies, ce n’est pas du temps perdu, c’est le temps qu’il faut.

Les mots qui se font la malle, les phrases qui veulent pas se mettre à l’endroit, et qu’est-ce que je voulais dire déjà : c’est pas du temps perdu, c’est le temps de le faire.

Et ça j’ai l’impression de l’oublier toutes les 2 minutes, façon Dory dans le monde de nemo.

On ne parlera jamais assez du temps que les choses prennent. Je reprends des études cette année, c’est passionnant et excitant, mais parfois comme hier soir : c’est juste le vide sous mes pieds. Le cours était difficile, le prof impatient, je ne comprenais rien, j’avais les larmes aux yeux d’orgueil et de fatigue. J’échangeais des regards SOS détresse avec d’autres qui ne comprenaient pas non plus, et je jalousais férocement ceux qui semblaient avoir une ampoule au-dessus de la tête.

C’est tout bête en fait. Je vais avoir besoin de temps : j’apprends. Est-ce que c’est du temps perdu quand on ne sait pas mais qu’on essaie ?

Laisser un commentaire