De toutes petites luttes

Pour quelques jours, je suis à la campagne. La maison s’est remplie petit à petit. De plus en plus de monde, de plus en plus de bruit. Il y a de l’amour, du vivant, des rires et plein de choses à faire tout le temps.

D’ordinaire, d’autres années, tout cela peut me détendre ou m’inspirer.
Cette fois, c’est différent.
Je me sens assiégée.
Je voulais consacrer un peu de temps à plusieurs projets et je n’ai pas réussi.

Je mesure à quel point j’ai besoin :

– de silence (toutes ces paroles sans trêve, toutes ces conversations qui tournent, avec parfois plus de bruit que d’écoute, ça me déborde complètement)

– d’un territoire (la porte de ma chambre est sans clé, elle est franchissable et franchie souvent ; j’ai pas encore lu Une chambre à soi mais je sens que je vais pas tarder)

– de continuité (un peu de temps devant soi, un temps sans interruption qui permet de se déplier délicatement)

Ça demande plus de force que ce que je croyais d’exiger tout ça pour soi. Il faut affirmer, réclamer, défendre, inlassablement. De toutes petites luttes que personne ne voit.

J’avais lu un article intéressant sur la créativité et les routines bien huilées de certains artistes. L’auteure nous invitait à identifier ce qui nous met en train pour travailler et donner le meilleur de nous-mêmes (sic). Je n’y ai jamais vraiment réfléchi, je ne sais pas si telle musique ou telle bougie d’ambiance me donnerait davantage d’élan pour créer, ou si tel enchaînement de micro-actions me propulserait vers la version de moi la plus créative. Mais impérativement, j’ai besoin de silence, de territoire et de continuité.

Et d’une connexion internet.

Et toi, de quoi as-tu besoin pour créer ? Les commentaires sont ouverts !

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