Un excellent documentaire retrace l’histoire des couturières en France (visible sur france.tv). Ginette Mouchard raconte le moment où elle entre à l’usine et découvre le travail à la chaîne :
“pour moi ça n’avait plus rien à voir avec la couture, on fabriquait, mais on ne faisait pas de couture, c’était que de l’automatisme, (…) c’était étourdissant, abrutissant. Je voyais des personnes qui étaient sur leur machine qui faisaient les mêmes mouvements.”
Martine, première d’atelier, témoigne aussi :
“ça m’intéressait pas de passer des vêtements sous la machine, moi ce que je voulais c’était un métier où il y ait de la recherche. La haute couture, c’est un peu ça. Donc je suis entrée chez Cardin. J’ai toujours pensé qu’en haute couture, il fallait que l’envers soit aussi beau que l’endroit. C’est ça, la qualité du travail.”
J’aimerais développer à partir de ces deux témoignages, en profiter pour parler de ce que j’apprends en psychologie du travail mais je me sens encore hésitante (et là tout de suite un peu feignasse j’avoue).
Dans ce documentaire, j’apprends aussi que le mot midinette désigne à l’origine ces couturières des grandes maisons de mode parisiennes qui déjeunaient (“faisaient dînette”) le midi dans les parcs publics pendant leur pause ; et j’apprends le nom d’Herminie Cadolle qui d’un geste, d’un coup de ciseau, coupa le corset en deux, au niveau du plexus solaire, et inventa ainsi le premier soutien-gorge.