Il y a un peu plus de dix ans, je m’étais inscrite à un atelier d’écriture de scénario dans la ville d’à côté. J’avais l’idée d’un film en particulier, dont j’ai déjà parlé ici. Assez vite, j’ai cessé de venir en atelier. Je ne voulais pas me frotter à la transformation, à la déformation de mon idée, et j’étais très intimidée par les autres participant·e·s. J’ai retrouvé récemment cet email de celui qui animait l’atelier et s’inquiétait de ne plus me voir le samedi matin.
Ne te décourage pas. Tu tiens une bonne histoire.
Je n’avais aucun souvenir de ces mots-là. Ce qui est sûr, c’est qu’à l’époque je ne les ai pas écoutés. Le monde du cinéma comme on le sait ne s’en est jamais relevé.
Avance rapide : dimanche avant-dernier, je papote avec l’amie A. qui pour la énième fois m’encourage à écrire, à reprendre Du cœur à l’ouvrage, affiche un enthousiasme intact quelles que soient la nouvelle idée que je lui soumets et les toutes sortes d’excuses que j’ai pour ne pas m’y mettre.
Ces voix chaleureuses qui sèment en toi l’audace de créer, de ressusciter de vieux rêves, de persévérer, elles existent, elles sont là, précieuses et comme il est facile de les ignorer.
Comme il est tentant d’écouter plutôt toutes les autres voix, dans tes souvenirs ou dans ta tête, qui peut-être te répètent à quoi bon, combien tes désirs sont insignifiants, irréalistes et combien tu es trop ou pas assez pour les réaliser.
J’ai l’impression que l’une des meilleures manières de laisser les voix chaleureuses parler plus fort et plus nombreuses que les voix qui freinent des quatre fers, c’est d’oser partager tes projets, ces débuts d’envie sans forme, sans clarté, fragiles et bancals. La voix haute pour te donner l’occasion d’entendre en retour ces voix amies. Les entendre, puis choisir de les écouter.
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