Troisième soir de rien. Je vois passer le train dans la nuit qui n’attend pas, ça marche pas ; je me rappelle que le contenu peut monter du bas vers le haut, ça marche pas ; je me souviens qu’on peut plonger sans savoir nager, ça marche pas. Je me sens saturée de pensées et vide d’inspiration : un cocktail franchement douteux.
Un jour, en brouillon je me suis notée : « On n’écrit pas pour dire qu’on n’a rien à dire. C’est ça l’astuce. Point barre. » Très chère moi, je te trouve bien définitive et tyrannique ! Ce soir, j’écris même si je n’ai rien à dire. C’est pas l’astuce certes, point barre quand même.
Ça fait trois jours que je tourne autour de cette vidéo que j’adore, qui figure au palmarès de mes ressources clés.
Je tourne autour parce que je ne peux pas la commenter. Tout est dit, tout est parfait. L’un de mes plus beaux souvenirs, l’un de mes plus beaux choix, c’est d’être partie seule en voyage plusieurs mois. Rien à voir avec les expéditions d’Isabelle Autissier, mais quand je l’écoute, je revis un peu de ma petite aventure.
Jour je-ne-sais-pas-combien du défi, je n’ai rien écrit.
J’ai envie d’écouter tout le silence à l’intérieur.
Envie d’encore et encore me dépayser.