avoir une ma
la bonne
la mauvaise
dire ma
celle qui me donna
le jour
la tête
les jambes
les pieds
les râles ont débuté
dans la deuxième
non troisième semaine de juin
tu te rappelles, je me rappelais
tu te rappelles, je me rappelais
c’était tout comme
l’acharnement du soleil
nos minuits en clarté
je l’appelais
ma tête crachait
son nom
son nom
je ne m’en sers plus
râles suspendus
entre tous
j’ai enterré ma
le jour
la tête
les jambes
les pieds
nos minuits le midi
ce n’est pas se reposer
il faudrait récrire tout cela
dire ma
d’avoir une ma
je restais
muette
avec une syllabe sur les bras
—
Poème fondu à partir des pages 20 et 21 de Molloy de Samuel Beckett (Les Éditions de Minuit, 1951/1982)