Ce billet fait suite à mise au travail #1.
Lundi dernier, j’ai eu cette idée saugrenue de publier mes objectifs de la semaine, dans l’espoir d’augmenter les chances de faire ce que j’ai dit, et dans l’idée de revenir ici, passer en revue les accomplis et les ressentis, traquer les mouvements et les impasses.
Nous sommes lundi suivant, et à vrai dire, plusieurs sentiments s’emparent de moi. Avant d’entamer ce billet d’abord, un grand doute sur le format, dois-je revenir explicitement sur chacun de mes objectifs, faire des coches ou des croix puis les commenter, ou bien extraire plutôt quelques enseignements saillants de cette semaine ? En relisant les objectifs ensuite, un étonnement, tressé d’embarras : où sont passées mes heures, qu’ai-fait de mon temps, cette liste d’objectifs ne ressemble pas du tout à la semaine que j’ai vécue, dois-je revenir ici me flageller des engagements non tenus ?
Alors, je te demande un peu d’indulgence en me lisant. J’expérimente cet exercice, je cherche, le format évoluera sûrement.
Une première pensée : le jour n’est pas le bon. Retracer la semaine écoulée le lundi, c’est déborder, empiéter sur la semaine qui démarre, ça tire en arrière et brouille l’envie de regarder maintenant et devant. Je déplacerai peut-être au samedi ou dimanche.
Maintenant, voyons.
tout en même temps : les études, la recherche d’emploi, la consolidation du projet de stage, le début du bénévolat, les envies d’écrire. Je me sens débordée sans l’être vraiment. En vérité, c’est largement faisable, l’enjeu est de trouver un rythme, de redessiner des contours pour me dédier à chaque chose dans un temps net, circonscrit. Retrouver du séquentiel. Un début et une fin. Puis de nouveau, un début et une fin. Cette semaine, tout semblait superposé, entremêlé, avec des heures qui se chevauchent, des tâches entamées, suspendues pour en intégrer d’autres, reprises, décousues. Un sentiment de ne pas arrêter, et pourtant de ne pas avancer.
la lecture des textes : le plus efficace pour moi, en comparant deux lectures de textes denses et ardus cette semaine, est de faire une première passe en soulignant et en commentant à la marge, d’une traite, puis d’ouvrir un document et noter, assez rapidement, les points problématiques, les questions, les nœuds, ce que j’identifie comme la matière vivante. Ne pas se laisser un temps infini devant soi, choisir une durée, la réduire, et s’y tenir. Utiliser ce sentiment d’être pressé-e pour aller à l’essentiel, être en tension, engagé-e. Pour éviter de barboter, un œil dessus, la tête ailleurs.
la discussion sur un texte en petit groupe : un tout autre défi, et je sens que ça coince à cet endroit. Pas une prise de conscience nouvelle, mais la récurrence du problème me surprend. J’en suis encore là. Crispée parfois par le flou des conversations, je suis saisie par l’envie de revenir au silence et à l’écrit. Heureusement, ce n’est pas toujours le cas. La discussion du dimanche compense plutôt bien celle du mercredi. Deux différences peut-être, dimanche nous n’avions rien à produire, et ce n’était pas prescrit. Juste discuter, et juste parce qu’on le voulait. Comme j’ai du mal avec ce qu’on m’impose, il y a des choses qui ne changent pas !
la lecture d’un texte en particulier, et d’ouvrages associés, pour une présentation et mise en discussion le mois prochain : je résiste, je refuse de m’y mettre, et je ne comprenais pas bien pourquoi, avant d’écrire ces quelques lignes ici. J’aime l’auteur, le sujet me passionne, ce qui bloque tient plutôt au contexte : l’horizon de parler de cet auteur et de cette méthodologie dans un petit cercle excessivement critique à son encontre. Je dois chercher un positionnement juste, où je ne chercherai pas à défendre, ou à représenter, car ça n’est pas l’objet.
la marche, ça tient, quotidien. J’aimerais revenir bientôt aux 10 000 pas, et surtout en marchant, quand j’ai le temps, réveiller mon regard et mon attention, oser prendre des photos, me re-fabriquer étrangère à ma ville, avec la patience et l’étonnement des marches en voyage. La même curiosité.
le yoga, pas une fois. Je sais combien ça me fait du bien, je suis nostalgique d’une période assidue où j’en faisais chaque matin, et parfois même entre le job du jour et les cours du soir, le tapis comme un sas. L’habitude est simplement perdue. Ça va revenir, j’y crois.
les pages du matin en utilisant 750words, et le journal le soir, oh oui ça tient. Et ça me tient. Particulièrement la combinaison des deux, aux écritures et aux allures différentes. J’aimerais toutefois revenir aux pages du matin grattées sur papier.
l’écriture : pas de newsletter, pas de billet de blog hormis quelques réels et la publication des choses aimées, que j’adore agencer. Beaucoup de questionnements (pour changer). Le projet du cœur à l’ouvrage, ce que je cherche à y faire, être utile en acceptant de ne pas l’être. L’envie d’un autre blog (en plus, pas à la place de) sur le contenu de mes études, oui mais comment et quand. La pratique des réels, support d’écriture et de regard sur le quotidien, lâcher prise sur les jours pas faits, et surtout veiller à ne pas écrire un réel pour fuir un autre élan, l’écriture d’un billet, et se plaindre ensuite de ne pas avoir le temps de faire les deux. Ne pas faire du réel un prétexte. Ou bien en faire un pré-texte.
les blogs : la découverte cette semaine de très nombreux blogs, très actifs, et toute cette vie en ligne, hors réseaux sociaux, tous ces coins de web, personnels, vivants, me mettent en joie. Un point d’attention : la bascule entre le moment où ces découvertes m’inspirent et celui où elles m’inhibent, quand je jalouse le style, l’audience, la régularité, tout.